Chacun a sa propre définition du bonheur. Je croyais avoir la mienne jusqu’à récemment. Il y a quelques mois, j’ai vécu une séparation. Rien d’anormal. Tout le monde passe par là, right?

Il était Britannique, moi, Québécoise. Rien de simple en vue. Mais tout de même…. 5 ans à bâtir ensemble notre définition du bonheur, 5 ans à construire une vision de ce que serait notre avenir idéal : des enfants (2 ou 3?), une maison, un chien (ou 2?)... Le bonheur facile quoi, dont peut-être tu rêves également.

Et en janvier, le mot séparation est venu cogner à la porte de ce petit bonheur fabriqué. Toc. Toc. Toc.  Qui est là? C’est moi, désillusion. Je suis là pour te mettre des bâtons dans les roues.

À partir de ce moment, tout s’est bousculé dans ma tête. La définition du bonheur que j’avais alimentée avec amour ne tenait plus. Je n’avais plus ma demie pour me tenir en équilibre, je m’enfonçais tranquillement, mais sûrement, à défaut d’avoir quelqu’un pour me soutenir, quelqu’un avec qui partager ma définition de ce qu’est le bonheur.

Voyez-vous, je suis entourée de gens qui sont en couple, mariés, avec enfants, vivant dans de grosses maisons. Je me suis conditionnée à croire que je devais avoir cela aussi dans ma vie pour atteindre le bonheur. C’est le modèle auquel j’ai été exposée toute ma vie. En perdant mon amoureux, c’est comme si tous les morceaux du puzzle ne s’attachaient plus ensemble.

Il n’y a pas si longtemps, j’ai décidé de me faire un cadeau; j’ai fait l’achat d’un condo. Au début, ça me donnait l’impression de me rapprocher de ma définition du bonheur. Illusion. Une fois emménagée, à mon plus grand désarroi, j’ai été amère de constater que je ne n’étais pas plus proche du bonheur, en fait, je m’en étais éloignée. Ce fut un pas en arrière pour moi. Mais pourquoi cela ne m’apportait-il rien? Je suis certaine que tu as déjà ressenti ce sentiment de vide alors que tu aurais dû te réjouir et être fier de ce que tu venais d’accomplir. Quelqu’un m’a récemment fait la remarque que je reposais la responsabilité de mon bonheur sur les autres et non sur moi-même. Ce fut une révélation pour moi. Je crois que j’ai fait cela toute ma vie : rendre les autres responsables de mon bonheur. J’ai toujours eu des excuses pour ne pas atteindre le bonheur ultime. Jeune adulte, j’étais dans l’attente de rencontrer le bon gars. En couple, c’était parce que je vivais une histoire compliquée et que je ne pouvais pas vivre les étapes du mariage, maison, enfants en même temps que mes amies. Toujours une bonne excuse… Peut-être en as-tu une bonne aussi…

Ce soir, alors que je pose encre sur papier, à ce moment précis, je me fais une promesse. Une promesse de revoir ma définition du bonheur, parce qu’elle est désuète et ne reflète plus ma réalité. Je dois en trouver une dans laquelle je me reconnais. Une définition dans laquelle je suis l’actrice principale, l’héroïne du film de ma vie. N’aies pas peur toi aussi de redéfinir ta définition du bonheur. Ce n’est pas honteux, et ce n’est surtout pas un échec. La vie est en constante évolution et ce qui peut te combler aujourd’hui peut te paraître insignifiant le lendemain. Le bonheur, c’est aussi être capable d’identifier ce qui nous rend heureux, et ce, sans les pressions sociales et de ceux qui nous entourent. Ne t’approprie pas la définition du bonheur du voisin. Cette route ne te mènera nulle part. Et prends le temps de réévaluer ta définition du bonheur régulièrement afin que jamais elle ne devienne désuète comme la mienne. Nous sommes tous maîtres de notre bonheur, ne l’oublie pas. Je m’en rends compte à 32 ans. Vaut mieux tard que jamais. Il est 20h46. C’est l’heure où je reprends le contrôle sur mon bonheur.

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