Pythagore a écrit cette citation que je me suis souvenu dès la première lecture. « Un homme n’est jamais si grand que lorsqu’il est à genou pour aider un enfant ».

Être parent, pour beaucoup, c’est un rêve de toujours, un objectif absolu. Du moment où l’on découvre la nouvelle d’une arrivée prochaine, jusqu’à la rencontre de ce bel inconnu qui vient accaparer notre vie, il y a un monde de rêves et d’illusions que l’on berce chaque soir. C’est certainement, à ne jamais en douter, la plus belle histoire d’amour qui se prépare. De tous les soirs où la mère de mes fils était trop fatiguée et qu’elle me laissait seul à mes pensées, j’ai eu le temps de dresser le portrait de la chance que vous auriez d’avoir le meilleur des pères, mais en vérité, bien que je l’ai souvent été, il y a toutes ces fois où je n’ai pas tenu promesse qui vivent à travers moi et que j’apprends à me pardonner.

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À la promesse d’être toujours là pour vous et de chaque jour vous lire une histoire, j’ai appris à accepter que votre mère et moi nous nous sommes quittés tellement trop tôt dans vos vies. C’était la bonne décision, pour notre bonheur à chacun, aussi un peu pour le vôtre (vous comprendrez plus tard). Bien que chaque jour, j’aurais été et que je suis disponible pour vous, il y maintenant vous plus de dix ans que je ne vous vois que 50% du temps. Ce qui signifie que plus de cinq années sont désormais passées sans que je puisse poser mes lèvres sur votre front la nuit venue.

À la promesse d’être toujours patient et aimant, j’ai appris à me pardonner que je vis le stress quotidien comme un humain (oh que je suis souvent trop humain) et que de bien trop nombreux soupirs ont remplacé ce qui aurait dû être des sourires. Que je ne savais pas que vous y mettriez autant de temps pour apprendre des détails si peu importants au fond, mais pour lesquels j’ai appris à lâcher prise beaucoup trop tard. Quand je repense à tous ces matins où j’ai craint un retard qui ne s’est jamais produit. Cette patience que je voyais en moi s’est avérée être reliée à des émotions de grandes personnes que les enfants savent ignorer mieux que nous.

À la promesse de vous accompagner dans les sports, j’ai constaté avoir mal caché ma déception quand tu ne t’es pas intéressé au si grand talent que tu avais au soccer et que ce sport n’allait plus faire partie de ta vie. J’ai eu du mal à ne pas laisser paraître sur mon visage la tristesse lorsque sur un ring de boxe, je ne pouvais rien faire pour toi, mais de te voir retrouver le coin, sang sous le nez, me faire signe de la tête ça allait bien alors que j’étais loin d’en être certain.

À ma promesse tenue de voyager que nous trois. Il y a eu à m’excuser d’avoir senti toute la pression sur mes épaules, les jours venus, qu’ils ne vous arrivent rien, me laissant échapper des parcelles de moments présents. Pour que l’avion fasse son travail sans échouer, jusqu’à ne pas être malade deux jours à dormir alors que vous étiez à 3500 km de votre maison, seuls dans un centre de villégiature. Mais nous avons pris cet avion quatre fois et je vous jure que ces voyages perdurent encore à travers le temps et que sur mon lit de mort, c’est à nos voyages que je retournerai, le moment venu.

À la promesse que je serai toujours là et que vous deviendrez des citoyens du monde bienveillants, je vous dis que je suis retourné dans un lieu de culte afin de demander à un Dieu que j’ai trop négligé, de me permettre ça. Je veux voir ce que nos expériences vous auront appris et vous voir heureux, amoureux, souriants, traversant vos propres contrées. J’ai la certitude que vous serez souvent meilleur que moi, je l’ai vu sur un terrain de soccer et sur un ring de boxe, par votre résilience à ne pas m’en vouloir de passer 48 heures dans un hall d’hôtel. Vous m’avez maintes fois impressionné, mais plus conscient que vous, il y a ces fois où vous m’avez exaspéré et pour lesquels je pose genou, cette fois, afin que vous me pardonniez.

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Dans ce monde de différence, entre mon monde de licorne et la réalité, nous avons eu nos moments. Ils n’ont pas été exactement comme j’aurais aimé, mais ils nous appartiennent à jamais. Bien qu’ils n’aient pas encore leurs pleines valeurs dans votre conscience, ils trouveront le moment pour ressurgir à des moments précis de vos vies. Vieillir c’est comprendre mes amours. Bien qu’il m’est arrivé d’être petit parfois dans ce tourbillon du quotidien, je sais avoir été amour malgré la pression mal gérée …

Au fond, je pense avoir raison en me disant que Pythagore aurait été fier de moi et de mes hommes. Il m’est arrivé souvent d’avoir été grand. Je m’ennuie de me mettre à genou, mais je suis toujours fier de marcher à vos côtés.

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