Le Soleil était encore pénombre en ce matin de mars. La glace craquait sous mes pieds, tout comme mes états d’âme sous le poids de mon cœur, un peu trop gros, un peu trop grand.

La brume semblait caresser cette aurore caligineuse, comme preuve que les matins ténébreux sont aussi profonds que nos tristesses. Les aurores boréales animant le creux de mes yeux, réverbéraient la beauté de ces instants qu’on capture à jamais : ceux qui sont aussi féeriques, perfectionnés et éphémères, instantanés que le reflet incriminant de la lune sur l’eau cristalline, avant qu’elle ne soit avalée par les remous de l’instabilité.

Le printemps semblait souffler sa brise chaleureuse, celle qui réchauffe les glaciers encore endurcis de l’hiver interminable. Le printemps semblait cogner à ma porte, de son souffle chaud et brûlant, m’étant étrangement familier.

Le froid de la neige aguerrie se faisait encore sentir, pénétrant chacun des atomes de mon corps, mais malgré cela, un brasier m’envahissait, aussi fumant que les nuages qui volaient trop bas.

Nous ne pouvions déterminer le moment exact où Le Soleil s’éleva...

Le temps, lui, était bien ponctuel, fidèle à son métronome. Un tempo aussi régulier et cohérent que les sauts que font nos âmes lorsque nous plongeons l’un dans l’autre.

Ce matin, le soleil ne se leva pas, mais nous oui. Car nous devions partir, que Le Soleil ne soit ou pas.

Ce sont les funestes vapeurs de nos mémoires qui nous ont dessinés le chemin vers un départ inévitable.

Il est étrange de constater que les départs sont toujours bien affectionnés par une nature qui s’y prête.

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Les jours de pluie n’ont jamais fait éloge d’effervescence.

Il y a néanmoins une magie qui accompagne chaque jour de pluie, chaque jour de printemps .

Chaque jour porte son lot de départ, d’au revoir.

Chaque printemps conserve également des jours d’été pour abreuver les plus démunies.

Ce matin fut un printemps érable.

Demain sera l’été indien.

Ton départ n’était pas vraiment un départ. Tu n’as pas quitté par la porte arrière. Tu n’a même pas ouvert de porte. Tu es simplement rentré chez toi, comme tout bon soldat se le doit.

Tu es parti. Mais pas vraiment parti.

Tu as quitté. Sans quitter.

Car la fin du printemps m’attend, nous attend, pour nous retrouver, dans nos saveurs de novembre qui arborent les couleurs de l’été.

Nous aurons toujours notre porte d’entrée en novembre. Le début de l’hiver. Le début de l’espoir. Le souffle de l’hiver qui prolonge, éloigne et fait tourbillonner nos amours.

Pour mieux s’y reposer, début été.

Le printemps cogne à ma porte.

J’ai rendez-vous

Avec le début de nos soirées

Flamboyantes étoiles filantes, qui ne cessent de briller.

J’ai rendez-vous avec le printemps, dans peu de temps.

Il n’y a que le temps pour nous rendre mendiants.

J’ai un ticket vers toi. Sans date butoir. Sans date de retour.

J’ai apostrophé ma tristesse. Elle est devenue espoir. J’ai rencontré mon bonheur et j’y ai apposé mes initiales.

J’ai vu l’hiver. J’ai vécu l’été.

J’ai survécu l’automne de nos misères

J’entame le printemps de nos étés.

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A 1000 degrees

Contre vents et marées

Je serai en envol pour le solstice d’hiver

Aussi ardent que nos feux brûlants

Brûlant la Forêt, nous ouvrant le sentier

Ce matin, je t’ai vu quitter

Pas pour toujours

Une petite éternité

Dans le printemps de nos étés

Je veux que tu baises Le silence de mes discours

Comme la braise qui brûle les contours de mes blessures

Je ne suis qu'un transit entre deux

Entre le reflet et de son miroir

Je ne suis que la pointe de la dérive

Dépourvue de trajectoire

À la fois les hurlements de fées et les soupirs d'une sainte

Je ne fais jamais qu'à moitié: je suis dépourvue de demi-teinte

J'incarne le soleil d'une étoile qui autrefois fut constellée

Puisque le temps est feu brûlant

Et que le diable se prénomme " elle "

Je m'y brûlerais à chaque degré

je ne ferais point dans la dentelle

L'enfer n'est qu'un poème

Et je n'ai point peur de le réciter

Tant que toi, âme, me revienne

Afin de pouvoir l’en témoigner.

Notre histoire

Sans début,

Sans fin

Ce ne sera jamais un au revoir

Ce ne sera qu’une épopée qui se termine bien.

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