On se questionne souvent à comprendre la raison de notre venue au monde. On passe notre existence à chercher le pourquoi du comment, à trouver un sens à notre vie. Pourtant, on naît sans se soucier de rien. On arrive au monde sans l’avoir demandé et on le quitte sans nécessairement l’avoir voulu. L’existence est un grand mystère qui semble vouloir s’en tenir à cela pour l’éternité. Naître, ce n’est pas un big deal. Où ça le devient, c’est juste avant : dans le bedon de la mère.

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Devenir parent semble si simple. On se dit qu’on passe tous par là (ou presque) et qu’il en est ainsi depuis le début des temps. On croit que c’est naturel, instinctif et par-dessus tout, qu’il n’y a pas de mode d’emploi de toute façon! Si les animaux le font, alors pourquoi les humains n’en seraient-ils pas capables? On a deux ans et on tient déjà une poupée dans nos petites mains, la bordant d’un instinct maternel. À l’adolescence, on se dit que finalement, ce n’est pas pour nous. On soutient haut et fort l’opinion qu’avoir des enfants, ce serait de tirer un trait sur l’hédonisme de notre quotidien. Au début de la vingtaine, nos hormones nous incitent à nous accoupler pour féconder, comme de vrais reproducteurs. Toutefois, le manque d’expérience et de stabilité nous ressaisit assez rapidement. Comment élever un enfant, alors qu’une partie de nous l’est encore?

À quarante ans, on sait qu’il est trop tard et on s’efforce à croire qu’on n’est pas passé à côté de quelque chose, que ce n’est pas un rite de passage obligatoire à l’accomplissement d’une vie, que ce n’est pas fait pour tout le monde, que ce n’était pas fait pour nous. On joue avec nos neveux en se laissant croire que c’est du pareil au même. Et c’est là qu’on se questionne à nouveau. On se demande pourquoi, à vingt ans, on s’est senti obligé d’écouter les porteurs de craintes, les rabat-joies pour qui le dicton « attendre d’être prête » leur a patiemment fait perdre leur chance.

Je crois qu’il y a des situations plus propices que d’autres pour mettre quelqu’un au monde, mais que le « moment venu » n’a pas de date, d’âge et d’endroit précis. Les meilleures mères ne sont pas nécessairement celles qui ont accouché avec la maturité d’une trentenaire.

C’est correct de ne pas être prête. Avoir un enfant, c’est loin de n’être que les neuf mois de bedaine. Avoir un enfant, c’est loin de n’être que la situation économique dans laquelle les parents se trouvent. Avoir un enfant, c’est être prêt à faire passer sa propre vie en deuxième, c’est promettre de s’occuper d’un humain du début à la fin de ses jours. Être parent, c’est pour toujours.

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C’est correct de repousser son arrivée. C’est correct, oui, et qu’importe par quel moyen on s’y prend. À voir l’ampleur de la décision, il est normal de s’inquiéter et de ne pas se sentir à la hauteur. Une chose est certaine : quand le vrai moment sera venu, il cognera à la porte de l’existence et y entrera comme s’il était chez soi, naturellement, instinctivement, sans trop se poser de questions.

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