Allô toi (oui, toi), celui ou celle qui est dans ma tête, celui ou celle qui prend possession de mes idées, de mes sentiments, de mes inquiétudes, de mes rages et de mes peines, pourquoi es-tu là? Pourquoi ne me laisses-tu pas tranquille?

J’essaie d’être heureuse, mais tu es constamment dans ma tête à me juger, à me critiquer, à me dire que les gens ne m’aiment pas, que mes amoureux ne m’aiment pas ou que mes enfants m’en veulent. Pourquoi me fais-tu ça? Hein? Pourquoi t’installes-tu entre ma vie et moi? Pourquoi joues-tu avec moi ainsi? Tu me donnes la rage. Tu rends mes sentiments incompréhensibles. Vers qui puis-je me tourner quand tu es là?

Personne ne comprend à quel point tu me déranges et à quel point tu m’envahies depuis les dix dernières années...Tu t’appelles comment? Il me semble que tu me dois au moins ça, me dire ton nom. Angoisse? Dépression? Anxiété généralisée? Qui es-tu? Que veux-tu?

Laisse-moi tranquille.

Rabats-toi sur quelqu’un d’autre. Moi, j’en ai eu assez. Je n'en peux plus de ce motton dans la gorge et de la difficulté à avaler quand je sais que tu es proche, de cette vibration à l'intérieur de moi, comme un tremblement de terre qui approche. J’en ai assez de ressentir la peur, la colère, la peine... et encore bien d’autres sentiments dus à toi. J'en ai assez de ressentir la chaleur monter en moi et les étourdissements à en perdre connaissance, tu comprends? Je suis épuisée. Je ne suis plus capable de te gérer en plus de moi.

Laisse-moi tranquille.

Je n’en peux juste plus d’être constamment brisée, d’être constamment triste. J’essaie de respirer et d’émettre des sons, mais rien ne sort, tout reste pris dans ma gorge. L’envie de mourir me prend parfois quand tu montes tellement vite en moi. Je veux juste que tu arrêtes, car je perds totalement le contrôle sur moi et je n’aime pas cela. Être incapable de sortir, ce n’est pas une vie, oh que non. C’est terminé.

Fini le temps où tu prenais possession de mon corps. Je reprends le contrôle, ma respiration, mon bien-être, ma vie! Elle est à moi, tout simplement. Comprendre pourquoi tu es là, ici, avec moi. Comprendre quel est mon déclencheur, celui qui a fait en sorte que ma vie a basculé. Maintenant, je me bats contre toi. Je ne veux plus t’avoir dans ma vie, alors je te laisse partir. Oui, avec des médicaments, oui, avec des thérapies, oui, avec des béquilles, mais, tranquillement, je n'en ai plus honte. J’ai la tête haute maintenant. Je regarde devant moi et je respire enfin.

Pour conclure, je tiens à vous dire que vous pouvez vous en sortir et que le temps sera votre allié. Nous nous faisons dire souvent que le temps arrange tout, mais, faites-moi confiance, la vie ne sera que meilleure avec des expériences de vie exceptionnelles. Merci.

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