La semaine dernière, je suis allée magasiner au H&M. Rien de bien extraordinaire jusqu’à présent me direz-vous. J’avais en tête de m’acheter des jeans et comme j’ai toujours de la difficulté à trouver des modèles qui me font bien, j’en ai pris plusieurs paires, de coupes et de styles différents. J’avais déjà acheté des pantalons là, mais ça faisait un petit moment et je ne savais pas trop quelle grandeur prendre. Généralement, je porte du 5-6 ans dans les boutiques où je magasine régulièrement, alors je me suis tournée vers ces grandeurs. En enlevant les culottes des cintres pour les regarder comme il faut, j’ai remarqué à quel point la taille était minuscule; mon copain m’a même demandé si je ne m’étais pas trompée et que j’étais dans la section pour enfants, mais non. Je me suis dit que ça ne servait à rien d’amener ces tailles en cabine, donc j’ai pris du 8 ans, du 10 ans et même du 12 ans pour me donner une chance.

Quand je suis entrée dans les cabines, je dois avouer que j’espérais dire à mon chum : « Irais-tu me chercher plus petit? C’est beaucoup trop grand! », mais au lieu de ça, je ne lui ai montré que deux paires parmi les cinq, parce que les autres étaient trop petites. Sur le coup, j’étais un peu sous le choc. Je me disais que malgré les petits excès du temps des fêtes, je m’étais beaucoup entraînée et que je n’avais pas pu prendre tant de poids que ça finalement. J’ai demandé à mon copain s’il trouvait que j’avais pris du poids et il m’a assuré que non. Nous avons donc continué notre magasinage sans en reparler et j’ai choisi de ne plus y penser, parce que ce ne sont que des chiffres et que les grandeurs varient d’un endroit à l'autre. Mais ça m’a tout de même vraiment dérangé d’avoir été préoccupée à ce point par ça. Comme je l’ai mentionné dans un article précédent, j’ai déjà eu des troubles avec mon alimentation. C'est heureusement derrière moi maintenant, mais mon poids restera toujours une source de stress. Le fait de m’être remise en question comme ça, dans la cabine m’a donné une claque au visage. Je me suis dit : « Hey fille, vas-tu vraiment te perturber avec un nombre qui ne veut rien dire? Vas-tu redevenir malheureuse comme tu l’étais pour rentrer dans une taille de jeans plus petite? » Ma réponse : NON, jamais!

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Le problème c’est que ce « NON, jamais! » là, ce n’est pas tout le monde qui l’a comme réflexe. C’est tellement facile de se laisser emporter par ces (maudits) nombres-là. Ces « Seulement 100 calories par sachet » ou ces « Perdez jusqu’à deux tailles de pantalons en moins de 4 semaines » sont omniprésents. Tellement présents qu’il est difficile de ne pas les voir. Je l’ai été, cette fille, tsé celle qui regarde dans la section basse en calories dans les menus au restaurant et qui bave devant la montagne de frites de son voisin de table. J’ai aussi été celle qui était tellement contente quand elle prenait une taille de jeans inférieure à la dernière qu’elle s’était achetée. J’ai aussi été, bien sûr, celle qui se trouvait trop grosse en voyant les chiffres sur la balance. Heureusement, avec les années, j’ai compris! Compris que ce ne sont que des nombres et qu’ils ne devraient pas faire de différence sur mon humeur au bout du compte. J’ai aussi compris qu’avec un petit cinq livres de plus, j’avais aussi un plus grand sourire quand j’allais au resto avec mes amies. Croyez-moi, s’en faire pour ces nombres n’en vaut pas la peine, parce que les 100% de plaisir ont bien meilleur goût que les « moins de 100 calories »!

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Pour la nouvelle année, je n’ai pas pris de résolution. En fait, je ne crois pas que les résolutions valent le coup. Si on veut changer quelque chose, il faut prendre les grands moyens et agir, autrement, il n’y aura jamais rien qui va bouger ou on le fera pour les mauvaises raisons. J’ai toutefois décidé que je ne me laisserais plus dicter par ces nombres. Je vais manger la nourriture dont j’ai envie (sans non plus manger des cochonneries 7 jours sur 7), je vais m’acheter la grandeur de jeans dont j’ai besoin pour être confortable, sans me sentir mal parce qu’elle est plus grande que la dernière et je ne vais plus me peser parce que de toute façon, je m’entraîne et que j’ai un corps en santé.

Ce que j’essaie de passer comme message dans cet article, c’est que c’est bien beau de vouloir être en santé et bien dans sa peau, mais qu’il faut le faire d’une manière saine. Quand on entame une nouvelle année, on a tendance à vouloir être une « nouvelle personne », celle qu’on a toujours voulu être. On est prête à tout et on va à l’extrême pour se rendre à notre but le plus rapidement possible, mais ce n’est pas sans danger. Bref, j’espère simplement qu’en 2018, ces fameux nombres seront remplacés par des choses plus positives. Que ces 150 livres ne soient plus notre ennemi, mais plutôt notre allié qui nous permet de faire cette nouvelle posture dans notre corps de yoga. Que ces « je vais prendre des frites » ne soient plus une permission parce qu’on vient de se tuer au gym, mais bien une décision impulsive parce qu’on en a envie.

Source image en couverture : Pixabay

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