J’ai l’impression que dans la société moderne dans laquelle nous vivons, de plus en plus de gens oublient que nous sommes bien plus qu’un beau feed sur Instagram.

Tsé, ce n’est pas parce que les photos que tu mets sur les réseaux sociaux (en espérant avoir un nombre incalculable de likes) sont magnifiques que ta vie réelle l’est aussi. Ça peut être le cas, mais c’est très rare que ton bureau de travail soit aussi bien ramassé que le laisse paraitre ta dernière story Instagram. Et ça, je crois que les gens ont tendance à l’oublier. Derrière notre petit écran de téléphone (en fait, pas si petit que ça), on n’a accès qu’à une infime partie de la vie des gens qu’on suit.

Une image vaut mille mots ?

Je ne suis pas convaincue. Il y a de cela 100 ans, quand on prenait une photo par année, là, okay, une image valait peut-être mille mots. Mais aujourd’hui, avec nos 70 photos par jour ? Pas sûre. Une énorme partie de la vie des gens reste cachée et ne se retrouve pas sur leurs réseaux sociaux. Et c’est ça que les gens oublient parfois. 

Ce qu’ils oublient aussi, c’est qu’il y a une énorme différence entre la vie réelle et la vie sur les réseaux sociaux. C’est peut-être pour ça que les gens ont autant de difficulté à avoir des contacts humains aujourd’hui. J’ai constaté (ce n’est nullement prouvé scientifiquement, simplement mon expérience personnelle) que les personnes âgées ont plus de facilité à maintenir une conversation que certains jeunes (mais tsé, si tu es quelqu’un de très bavard, ça ne s’applique pas nécessairement à toi).

Peut-être est-ce dû au fait que lorsqu’on communique par textos, on a le temps de réfléchir à notre réponse entre deux messages. Et on a les fameux emojis pour nous aider à exprimer nos émotions. Donc quand on arrive dans la vie réelle, on a plus de difficulté à alimenter une conversation et à être vrai. À être nous-mêmes en fait. Parce qu’on s’est trop longtemps cachés derrière notre écran. 

Et il n’y a pas juste ça

Dans les lieux publics, quel est notre premier réflexe ? Être sur notre cellulaire. Ben oui. N’essayez pas de le nier. Quand on attend quelqu’un, par exemple, il ne faut surtout pas avoir l’air de ne rien faire, il faut donner l’impression aux gens autour de nous qu’on est ben occupé et qu’on a 600 personnes à qui répondre (alors qu’en réalité on fait juste gosser dans nos réglages de cell pour avoir l’air de faire quelque chose). C’est rendu qu’on fuit les contacts humains. On préfère ben plus être chez nous pis faire des swipe left/right que d’aller dans un lieu public où il faudrait PARLER aux gens pour en savoir plus sur eux. Ce n’est pas drôle, hein ? Comment nos parents et nos grands-parents avant eux ont-ils fait pour se rencontrer ? Ben savez-vous quoi ? Ils se sont parlés. En face. D’humain à humain. Pas derrière un écran de cell. Et vous voyez ? Ça a marché. 

Des fois, je ne comprends juste pas comment on a pu en arriver là. L’être humain me fascine autant qu’il m’exaspère. La technologie est vraiment utile, je ne le nierai pas. Mais peut-être en abuse-t-on ? Peut-être qu’il faudrait revoir notre rapport avec tous ces écrans et applications qu’on met sous le nez des enfants dès qu’ils sont capables d’ouvrir leurs yeux. Et peut-être que le monde s’en porterait mieux. 

Je vous mets au défi de saluer votre voisin la prochaine fois que vous sortirez de chez vous. Vous verrez, c’est ben agréable de parler avec des gens !

Image de couverture par Annie Spratt
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