Un père, une mère, la base de toute famille. Aujourd’hui, il y a différents modèles de famille; ensemble depuis des années ou recomposée. Il y a parfois des accrochages, peu importe le modèle. Toutefois, dans l’ensemble, tout fonctionne bien, tout le monde est heureux, les parents réussissent à garder un contact minimum pour le bien de leur(s) enfant(s). J’ai nommé deux modèles de famille, mais l y en a un autre que je n’ai pas nommé. Je n’appelle pas ça un modèle, mais plutôt une sous-catégorie du modèle recomposé.

Parfois, dans les familles recomposées, il y a un parent mal intentionné. Un parent qui va se sentir trahi ou qui ne se sentira pas bien dans le contexte de garde partagée. Malheureusement, ce parent va dénigrer l’autre parent de l’enfant, devant l’enfant! Peu importe la raison, il va le ou la salir noir comme le poêle comme disait ma grand-mère! Le problème, c’est que l’enfant n'est pas nécessairement apte à comprendre le stratagème de son parent. Petit à petit, il va intégrer le discours négatif sur son autre parent. Petit à petit, il ou elle va s’éloigner du parent dénigré et se rapprocher du parent malveillant, jusqu’à ce qu’il ait l’âge de couper les contacts.

On va penser tout de suite: « Pauvre parent dénigré, ça ne doit pas être évident de perdre son enfant sans avoir fait quoique ce soit! » Mais on oublie la personne la plus importante, la personne qui va rester marquée à vie par cela. L’enfant! Oui! On utilise un nom pour ça: l’aliénation parentale. L’ultime conséquence, c’est la perte du lien affectif avec le parent et avec tout son réseau. Les études démontrent que 70% des enfants aliénés risquent de souffrir de dépression à l’âge adulte. On les fragilise parce qu'en grandissant, certains vont comprendre le stratagème du parent aliénant.

alexandra photographe enfantSource image: Alexandra Photographe

Maintenant, je vais parler de mon point de vue à moi. Non, je n’ai pas encore d’enfant. Tu vas me dire que je ne sais pas de quoi je parle. Malheureusement, oui, je le sais que trop. Tsé cette enfant qui a vécu de l’anxiété, la dépression à l’âge de 12 ans, qui a de la difficulté avec les relations, qui est marquée à vie de tout ça? Ben c’est moi! Non, je n’ai pas d’enfants, mais j’ai été cette enfant-là! Celle qu’on tiraille, celle à qui on a altéré le jugement. Quand j’avais l’âge de jouer aux poupées et de rire aux éclats, moi je pleurais tous les soirs parce que je ne comprenais pas pourquoi je devais choisir entre mon papa et ma maman. Je les aimais tous les deux. Je ne comprenais pas et j’en étais malade. Le point de repère d’un enfant dans sa vie, ce sont ses parents. Mais quand il y a un des deux qui dénigre constamment l’autre devant toi, qui te dit des choses atroces qu’une petite fille ne peut pas comprendre et ne devrait pas entendre, c'est difficile à gérer. Vers 12 ans, j’ai fait un choix entre les deux. J’ai donc coupé les ponts avec un de mes parents pendant huit ans.

Aujourd’hui, à l’âge adulte, je comprends beaucoup de choses. Je comprends que je n’avais pas un, mais deux parents aliénants. Je comprends que peu importe le choix que j’aurais fait, j’aurais eu des conséquences anyway. Dans tout ça, aujourd’hui, les parents ont oublié, mais nous. les enfants aliénés, on vit avec la dépression et l’anxiété tous les jours. Nous, qui étions si petits et qui ne demandaient qu’à être aimés, on paye pour la petite gue-guerre que nos parents se sont faits.

J’ai eu la chance dans tout ça de consulter un pédo-psychiatre parce que, déjà à l’âge de 12 ans, j’étais anxio-dépressive. Je me rappelle d’une chose qu’il m’avait dit et que je n’ai réalisé que maintenant : « Dans tout ça, il y a toi et tes parents chacun de leur côté. Tes parents sont les enfants et, toi, tu es la mini-adulte. » Je ne leur en veux pas aujourd’hui. Je suis passée par dessus parce que, oui, je crois que je suis assez mature pour le faire.

Bref, comme j’ai une tendance à voir le positif dans tout, j’ai acquis l’importance d’une relation de couple et ça fait 13 ans que je suis avec le même partenaire de vie. J’en ai 27 aujourd’hui, et je me dis merci! Merci de m’avoir montré le chemin à ne pas suivre parce que je compte tout faire pour garder ma future famille unie, mais que si jamais l’inévitable arrivait, je saurais comment ne pas me comporter. Parce que peu importe ce qui vous arrive, votre enfant n’a pas à payer de vos erreurs. Votre enfant, c’est votre priorité, votre enfant ce n’est qu’un enfant après tout. Ne lui infligez pas des conséquences pour la vie. Aimez-le et respectez le fait qu’il a le droit d’aimer ses deux parents à part égales, même si vous détestez votre ancien partenaire. Faites un effort pour votre enfant. Ne gâchez pas la vie de la personne qui devrait être la plus importante à vos yeux!

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