Oui, je reviens pour des éditoriaux. Dorénavant, ma place au blogue sera moins de vous partager mes looks (il y en aura encore) et plus de textes d’opinion. C’est ce qui m’a toujours plu depuis l’université et c’est ce dans quoi je me réalise le plus. Avec la trentaine et la maternité, je ressens souvent le besoin plus ardent de partager des opinions, d’échanger, mais surtout de remettre en question le monde dans lequel on vit sachant que ce sera le monde demain où mon fils évoluera.

Cacher la forme du toton : une forme de violence ?

Je commence par vous parler de totons. Oui oui, j’utilise ce mot par choix parce que peu importe comme on nomme nos seins, j’ai toujours l’impression qu’ils dérangent.

Avant de devenir mère, j’ai un grand nombre de fois écrit à propos de l’hypersexualisation (ridicule à mon avis) de nos lolos, mais surtout de nos mamelons (vous pouvez relire ici un texte dont je pense encore chaque mot, un autre ici et un troisième ici). Pourquoi le mamelon de la femme qu’on devine à peine à travers un chandail dérange, alors que celui d’un homme ne choque personne ? Pourquoi demander aux femmes de porter une armure aux seins si ça ne leur est pas confortable ?

Je ne comprends pas.

Ça devrait simplement être un choix. Que la femme qui a envie de porter un soutien-gorge le fasse et que celle que ça importune n’en porte pas. Aussi simple que cela. Et ça ne devrait pas être la société qui décide quand les mamelons dérangent ! J’ai parlé de ce sujet sur Instagram dernièrement et on me disait souvent « mais je n’ai pas le choix au bureau ». Pourquoi ? Parce que les endroits de travail imposent encore des codes vestimentaires sexistes ? Je comprends que certains emplois ont des codes vestimentaires pour les hommes aussi (pensons à la cravate), MAIS jamais on ne vérifiera le type de boxers, de string ou autre que porte l’homme. Le soutien-gorge étant un sous-vêtement, à quel moment le contrôle du corps de la femme par des codes vestimentaires archaïques devient une violence ? La publication Insta récente de Club Sexu sur le sujet est très intéressante, car ça démontre qu’un employeur ne peut légalement pas vous obliger à porter un soutien-gorge. Bien sûr, les normes sociétales peuvent faire en sorte que vous ne soyez pas à l’aise d’aller au bureau sans soutien-gorge alors que dans des soirées entre amis, oui, et c’est bien correct. Tant que ça demeure un choix.

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Ceci est un peu dans la même veine que les codes vestimentaires dans les écoles secondaires : pourquoi les règles sont-elles mises en place pour limiter ce que les filles portent davantage que les garçons ? Pourquoi avoir autant sexualisé le corps de la femme et le cacher de peur de gêner la gent masculine ? Et surtout, pourquoi apprend-on encore aux filles à se couvrir plutôt que d’apprendre aux garçons à les respecter ?

Et tout ceci va au-delà des seins sur n’importe quelle femme, le problème demeure entier quand le sein devient le garde-manger des bébés.

Et quand l’allaitement devient aussi un problème.

L’allaitement : un sujet de l’heure, certes, mais aussi un sujet de tous les instants.

Allaiter a fait les manchettes dernièrement puisqu’une mère s’était fait demander de le faire hors de la vue d’autrui dans un centre commercial (ce qui est complètement absurde quand on pense que c’est nourrir son enfant et non un acte sexuel). Encore cette semaine, je me suis fait questionner sur mon allaitement. J’étais installée dans ma tente/pare-soleil avec Paul, j’allaitais tranquillement à la plage pour l’endormir. Un homme d’un certain âge nous regarde. Normal. Il nous regarde encore. OK. Il s’approche. Étrange. « What are you doing? » Il le dit d’un ton sévère. Comme si je dérange. Et ceci n’est que la pointe de l’iceberg.

Dès qu’on pense à devenir mère, on se fait parler d’allaitement.

Est-ce que tu vas allaiter ?
Combien de temps ?
Est-ce que tu vas donner le biberon aussi ?
Et tirer ton lait ?
Est-ce que tu penses à ton enfant ou à toi dans cela ?

Et tout le monde a son opinion.

Tu es égoïste de ne pas le faire.
Tu le fais trop longtemps, tu t’oublies.
Tu as abandonné trop vite si ça n’a pas fonctionné.
Tu n’as pas voulu sevrer ton petit à temps, c’est de ta faute.

Mais aussi…

Oh ! Tu oses le faire en public ? Tu devrais te cacher sous une mousseline, non ?

Pourquoi ne vas-tu pas dans les salles faites pour allaiter loin des regards.

Elle allaite, c’est clairement pour nous montrer ses seins.

Et j’en passe.

Ça peut être si lourd pour une future maman ou une maman. Surtout qu’on a toutes des désirs quand on tombe enceinte… Mais que tout ne fonctionne pas toujours comme on l’aurait souhaité. Face à l’allaitement, j’aurais envie de dire : soyons à l’écoute les unes des autres. Sans jugement. Et surtout : laissons les mères allaiter OÙ et QUAND elles sentent que leurs enfants en ont besoin !

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