Je m’appelle Chrislène, aussi connue sous le nom de Laremarkable, le nom de mon blogue. Je suis modèle taille plus, blogueuse, je suis également une passionnée de self care et je prône la confiance en soi.

En 2020 je ne pensais pas qu’on vivrait tout ce que l’on vit en ce moment. Effectivement, on a surmonté beaucoup de choses, mais je crois sincèrement que tout ce que l’on vit en ce moment à du positif à en ressortir, dont la popularité du mouvement Black Lives Matter et la lumière qui a été mise sur la vie des noir.es ainsi que les problématiques du racisme à travers le monde. On a pu ouvrir une conversation vraiment intéressante sur la situation au Québec.

la remarkable chrislène femme beautéSource image: Chrislène Jean Baptiste

Cette conversation est difficile et confrontante, mais elle est nécessaire, car la discussion va permettre de mettre en lumière des problématiques et de trouver des solutions. Je pense que la première étape, c'est d’écouter les voix marginalisées afin de comprendre nos réalités et aussi prendre part à l’action.

Sur les médias sociaux, j’ai pu voir, depuis la mort tragique de George Floyd, un éveil sur la condition de la communauté noire, un focus sur ce que l’on vit et comment on le vit. J’ai 32 ans aujourd’hui, et pour moi le racisme et la discrimination existent depuis toujours. Personnellement, la première fois que j’ai vécu du racisme consciemment j’avais 8 ans. Un parent m’avait traitée de négresse et à ce moment-là, j’ai compris que ma couleur de peau allait être problématique, et ce fût le début de nombreuses discussions avec ma mère sur tout ce que je devais faire pour être acceptée malgré ma couleur de peau.

Ma mère m’a préparée après le premier incident raciste que j’avais vécu. Très jeune, elle m’a expliqué que j’allais devoir travailler fort à l’école, parler doucement, me faire petite, faire attention pour ne pas me faire remarquer et être gentille en tout temps. Cependant, malgré le fait que je travaillais fort pour être acceptée, avec un fort accent québécois, j’essayais de me faire accepter des blancs, je demandais à ma mère de ne pas me faire des lunchs trop haïtiens, car je ne voulais pas détonner, mais malgré tout, je vivais tout de même de la discrimination à cause de ma couleur de peau, à l’école, dans la société en général et dans mes milieux de travail également.

J’essayais tout pour me faire accepter mais ce n’était pas assez, car ma couleur de peau était et est toujours la première chose que tu vois bien souvent. Malgré que ma mère m’eût préparée, je ne pensais pas vivre ça encore aujourd’hui en 2020.

Le racisme c’est très complexe, ce n’est pas nécessairement se faire traiter de négresse, c’est aussi des micros-agressions, du profilage racial, du racisme systémique, de brutalité policière, d’appropriation culturelle, le manque de représentation et de diversité. En d’autres mots, c’est me sentir obligée d’acheter une tasse au Winners, car je sens qu’on me surveille et qu’on me soupçonne de voler, ou de devoir répéter que je suis aussi québécoise. C’est aussi me faire dire de retourner dans mon pays ou de me faire demander si j’ai déjà fait partie d’une gang de rue. C’est également quand on rentre dans ma bulle pour toucher mes cheveux sans ma permission ou encore me faire toucher la peau par des inconnus qui se demandent comment je fais pour bronzer, c’est de me faire demander où je travaille pour justifier un avoir, c’est aussi applaudir une personne blanche pour une action X, mais dénigrer la personne noire qui fait la même chose. C’est quand on me dit qu’on cherchait qu’une seule noire pour le casting et que c’est déjà comblé, c’est quand j’arrive sur un plateau de tournage et tout le personnel est blanc, allant du photographe, aux gars de la lumière, à la styliste, au traiteur, à la coiffeuse, à l'équipe de marketing et j’en passe, tout ça et bien plus. Je dirais que ces problématiques viennent de l’ignorance, mais c’est tout de même inacceptable et on doit absolument travailler dans un sens commun pour remédier à ces dernières.

souvenir frere soeur la remarkableSource image: Chrislène Jean Baptiste

J’ai deux frères et j’ai peur pour eux. Peur de chacune de leurs interactions avec la police lors de «contrôle de routine», peur lorsqu’ils vont à la banque, peur pour eux lorsqu’ils vont dans un entretien pour un emploi, car je ne veux pas qu’on leur colle des stéréotypes ou une image qui n’est pas la leur. Je suis moi-même prête à avoir «la discussion» avec mes futurs enfants. La fameuse «discussion», c’est de s’asseoir avec ses enfants et de leur expliquer, tout comme ma mère l'a fait avec moi, de ne pas hausser le ton, d’être professionnel en tout temps, d’être articulé, ne pas écouter la musique trop forte dans la voiture, de s’habiller propre et convenablement lorsqu’ils vont visiter un appartement et tellement d’autres codes de conduite qu’il faut suivre lorsque tu es noir.e. C’est là que j’aimerais apporter un point sur l’importance de reconnaitre ses privilèges, «la discussion» n’est pas une discussion que les personnes blanches auront avec leurs enfants et ça c’est un grand privilège. C’est ce que l’on appelle le privilège blanc, et reconnaitre que vous avez un privilège blanc ne fait pas de vous de mauvaises personnes, mais ne pas l’utiliser à bon escient, ça oui. Utilisez votre privilège pour dénoncer les discriminations, pour changer les choses, pour ramener à l’ordre une personne que vous voyez mal agir; votre privilège c’est un pouvoir et lorsque vous l’utilisez pour défendre les personnes marginalisées, c’est là qu’on fait un puissant pas en avant.

Certaines personnes peuvent penser que tout cela soit exagéré ou banal, mais c’est ma réalité. Imaginez-vous que cela vous arrive continuellement depuis que vous avez 8-9 ans, et qu’aujourd’hui, vous en avez 32 et que vous voyez que ça continue, même que vos jeunes cousins, cousines, nièces, neveux vivent aussi la même chose, il y aura de quoi être frustrée et épuisée mentalement. Dans ce cas, l’ignorance n’est pas une excuse, car je pense que la plupart des gens sont au courant de la problématique du racisme et devraient se renseigner sur comment utiliser ses privilèges pour aider à démanteler ce fléau.

Il y a beaucoup de solutions pour ce problème et ce serait de finalement mettre en action ces solutions: LIRE DES LIVRES D’AUTEURS NOIRS, RENCONTRER DES PERSONNES NOIRES ET ÉCOUTER, ENGAGEZ AVEC PLUS DE DIVERSITÉ, DONNEZ DES OPPORTUNITÉS À DE NOUVELLES PERSONNES, FAITES AFFAIRES AVEC DES INFLUENCEURS DE LA COMMUNAUTÉ, DÉPENSEZ DANS LA COMMUNAUTÉ, SOYEZ PLUS INCLUSIFS ET SOYEZ PLUS OUVERTS À LA NOUVEAUTÉ ET AUX CHANGEMENTS. Laissez la porte ouverte pour plus de diversité, je vous promets que ça va faire du bien.

art la remarkable femme noire forteSource image: Chrislène Jean Baptiste

Aujourd’hui, je vous invite tous à vous renseigner, à lire des livres sur le sujet, à écouter des balados et à vous éduquer, car lorsque l’on ne connait pas une culture, une communauté ou un individu, on lui attribue les stéréotypes que les médias nous ont véhiculés, mais si on prend le temps d’apprendre, de diversifier notre entourage, les choses ne peuvent que s’améliorer.

Voici quelques pistes pour commencer/continuer ton apprentissage :

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Livres à lire :

· White fragility

· La quête de vérité d’Assa Traoré

· No Home, Yaa Gyasi

· My life matters, Jay Coles

· Harlem Quartet, James Baldwin

· Un long chemin vers la liberté, Nelson Mandela

· Ne suis-je pas une femme, Bell Hooks

· Femmes, race et classe, Angela Davis

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