La petite extraterrestre bleue

Je suis une petite extraterrestre bleue. Je suis une petite extraterrestre bleue dans ma propre vie, dans ma propre famille. T’es-tu déjà sentie ainsi?

Aujourd’hui, j’ai envie de m’exprimer sans censure, sans avoir peur de me faire juger par les autres ou peut-être par moi-même.

Depuis que je suis toute petite, je suis une petite extraterrestre bleue pour une panoplie de raisons : une naissance prématurée, une légère déficience physique du côté gauche (si tu te poses la question, non, cette différence n’est pas vraiment visible…), les grandes étapes de la vie vécues plus tard que les autres (menstruation, amour, sexe, départ de la maison, vie de famille, hummm qu’est-ce que c’est que ça avoir une vie de famille? Je veux dire avoir le copain, les enfants et tout le tralala, etc.)

Je me sens très souvent à part des autres, parce que je n’aime pas les mêmes choses, parce que je ne suis pas rendue là dans ma vie. Pourtant, je suis une fille de caractère. J’adore m’instruire, écrire, lire, relever de nouveaux défis et sortir de ma zone de confort, même si c’est parfois demandant pour la fille un peu anxieuse que je suis. Est-ce moi qui se mets autant de pression?

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J’admire mes frères d’avoir été capables de créer leur bonheur avec la femme de leur choix. Ils ont tous les deux une magnifique famille pour qui ils se battraient contre vents et marées. À travers les tempêtes qui ont fait rage dans chacune de nos familles, ils ont toujours soutenu la femme qui les accompagne, parfois même, au détriment de leur famille de sang. Je ne leur en veux pas, je les comprends de vouloir protéger leur trésor, mais je m’ennuie de temps à autre de notre trio, de notre famille tissée serrée. J’ai souvent l’impression d’être une petite extraterrestre bleue qui n’arrive pas à communiquer avec eux, comme si nous n’avions plus le même langage.

C’est un peu le même sentiment avec les garçons. Je pense sérieusement que je ne parle pas le même langage qu’eux. Alors à toi, mon prochain humain préféré, lis les prochaines lignes, elles pourraient être utiles pour toi. Comme je l’ai mentionné plus haut, j’ai un bagage. Il n’est pas plus ou moins gros que le bagage d’une autre. Par contre, sache que j’apprends beaucoup à travers les relations. J’apprends à vivre à deux, même si ce n’est pas toujours facile. C’est, en fait, ce que je recherche. Je veux développer une relation avec toi et apprendre un jour à la fois. Je veux qu’on apprenne la même langue pour qu’on se comprenne. Le sexe, me diras-tu, est un langage universel. Je suis tout à fait d’accord avec toi, mais c’est tellement plus beau d’apprendre à connaître le corps d’une personne en sachant qu’il y a un possible entre nous. Le sexe, c’est beau, c’est bon, c’est enivrant, mais il peut être vide et décevant si on ne prend pas la peine de connaître la tête, le cœur et le corps d’une personne. Si on prend le risque d’apprendre à se connaître en profondeur, je crois qu’on peut écrire une belle histoire, une histoire qui sera unique, une histoire qui nous représentera, nous. Je suis partante pour cette aventure, et toi, l’es-tu?

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Je relis les lignes de mon texte et je réalise que c’est beau d’être une petite extraterrestre bleue. Ce n’est pas toujours évident de se faire comprendre et de se faire accepter pour qui nous sommes, mais si tu y réfléchis bien, tu verras que même si, toi aussi, tu es une petite extraterrestre, il y a d’autres extraterrestres qui ont d’aussi magnifiques couleurs que la tienne et qui t’acceptent comme tu es.

Pour terminer, j’aimerais te dédier ces paroles qu’on retrouve dans la chanson Ici et ailleurs D’Andréanne A. Malette :

Danse sur le rythme des battements de ton cœur

Écris ta musique et montre tes couleurs

Ose prendre place et surtout n’aie pas peur

De quitter les traces entre ici et ailleurs

Sois fière de qui tu es

Montre-leur de quoi t’es fait

Et arrête de dire «jamais»