Suite à mes récents articles, j’ai reçu le commentaire d’une lectrice et une proposition qui m’a fait longtemps réfléchir et qui m’a entraînée à écrire ce prochain texte.

« J'ai remarqué que tu soulevais une tension, ou plutôt une certaine opposition entre le plaisir et la performance. Je trouverais intéressant qu'un jour, tu expliques les nuances (les limites, les conditions) que tu observes par rapport à ce sujet. »

C’est une constatation très intéressante sur laquelle je ne m’étais moi-même jamais arrêtée.

Une tension ou une opposition entre le plaisir et la performance; je dirais plutôt que la ligne est mince entre le plaisir et la performance. J’aime me dépasser. J’ai du plaisir à le faire. Le sentiment de satisfaction à la ligne d’arrivée s’accompagne toujours d’une certaine performance.

course, course à peids Source image : Unsplash

La limite entre le plaisir et la performance est cette pression qu’on se met de performer ou que les autres nous mettent (dans mon cas, je me la mets bien souvent toute seule). Il y a des coureurs qui performent sous pression, d’autres qui la gèrent très mal (je suis plus près du second cas).

Je pense que la performance peut rester saine si elle est bien gérée, si on respecte ses objectifs et que nous avions préalablement émis des objectifs atteignables. Il faut savoir s’écouter, écouter nos limites. Chaque compétition est différente, chaque corps est différent, chaque humain possède des seuils à respecter afin de rester dans une zone de plaisir.

Je mentirais en vous disant que, lorsque j’ai gagné le Marathon de Montréal, j’ai ri et que j’ai eu du plaisir sur les 42km du parcours. Par contre, je me suis amusée, j’ai discuté, j’ai encouragé. Je me suis dépassée, je suis sortie de ma zone de confort, j’ai eu mal au cœur à certains endroits, mais c’est comme un accouchement : après avoir passé la ligne d’arrivée, on ne se souvient que des beaux moments et on a envie de se réinscrire à une autre course malgré le fait qu’à un certain endroit sur le parcours je me sois dit : « Plus jamais je ne m’inscris à un course. Celle-là, c’est la dernière! » Nous avons tous des kilomètres où on se dit « WOW ça va tellement bien » et le kilomètre suivant « WOW je veux tout laisser tomber et m’assoir ici sur la chaine de trottoir ».

course, marathonSource image : Unsplash

Je félicite tous ceux et celles qui courent pour le plaisir, je suis surement trop orgueilleuse, trop complétive parce que même si je me convaincs que je le fais pour le plaisir, je termine toujours en poussant la machine. Peut-être un peu sadomasochiste, mais j’ai un plaisir à repousser mes limites.

Je pense que chaque personne est différente, j’ai réussi à monter sur le podium à cause de cette flamme qui brûle en moi, qui a envie de se dépasser. Cette flamme me permet de performer, mais cette même flamme parfois m’empêche de m’amuser totalement. Le plaisir pour un peu être perçu très différemment pour la personne à côté. Pour certains, le plaisir, c’est la victoire et, pour d’autres, c’est de participer.

J’ose croire que tous les athlètes ont une passion. Ils compétitionnent parce qu’ils ont du plaisir, mais la petite flamme les amènera toujours un peu plus haut, un peu plus loin. Une personne bien préparée aura toujours plus de plaisir à compétitionner qu’une personne non préparée. Courir un marathon, c’est quand même long alors mieux vaut avoir du plaisir à le faire. Sinon, ça peut être pas mal pénible.

À retenir : se fixer des objectifs clairs et réalisables, s’entraîner et se préparer adéquatement. Et la journée de la compétition, ENJOY THE MOMENT!

J’espère avoir répondu à ta question, chère lectrice.

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