La Goddam Voie Lactée est la dernière œuvre née de l’artiste multidisciplinaire Mélanie Demers. Présenté à l’Agora de la danse, ce spectacle de 80 minutes allie de main de maître la danse, le chant, la poésie et les arts visuels. Il s'agit d'un bel hommage aux femmes, dans toute leur grandeur, leur force et leur vulnérabilité.

Dès les premiers instants, nous sommes plongés dans l’univers chaotique des 5 artistes sur scène. Chacune d’entre elles, guitare à la main, offre une partie de leur vécu, de leur douleur au public. Le tout se termine dans un crescendo de notes et de chants. J’en ai eu des frissons. Et des frissons, j’en ai eu jusqu’à la fin.

Tout au long de la pièce, nous assisterons à une mosaïque de moments : tantôt loufoques, tantôt déchirants.

Mais à aucun moment ne serons-nous indifférents. Entre les mouvements de danse, il y a des mots et beaucoup d’émotions. On sent toute la dichotomie des personnages, entre force et faiblesse, rage et tristesse, bonheur et désespoir.

Dans cet opus, Mélanie Demers célèbre les femmes dans tous leurs états.

On sent bien à quel point les derniers mouvements sociaux (#metoo, Black Lives Matter notamment) ont teinté la création de cette œuvre coup-de-poing. Les interprètes sont criantes de vérité et livrent un puissant témoignage à travers leurs monologues, chants et mouvements de danse.

Le travail fait au niveau de la mise en scène est aussi très réussi. Les éclairages, l’aspect minimaliste du décor, les machines à fumée. Le tout apporte un univers très feutré, qui met l’emphase sur ce qui se passe sur scène et on oublie l’espace d’un instant où nous sommes. La voix de Frannie Holder nous enveloppe. Le texte lu par Chi Long nous va droit au cœur.

La Goddam Voie Lactée danse

Source de l'image: Mathieu Doyon

À la fin du spectacle, qui a d'ailleurs passé en un clin d’œil, il y a un moment de suspension avant les applaudissements. La salle se trouve plongée dans le noir pendant un instant. J’entends des pleurs derrière moi. Je retiens mon souffle. Je suis émue face à ce que j’ai vu et je ne suis pas la seule. J'ai ressenti la douleur des interprètes. Je me suis retrouvée en tant que femme dans leur combat. Je suis elles et elles sont moi.

Nous avons été éclaboussés par la Voie Lactée, un vrai raz-de-marée qui emporte tout sur son passage, ne laissant personne impassible devant ce déferlement d’émotions au féminin. Il s’agit d’un bel hommage aux femmes sous toutes leurs coutures.

Chapeau à toute l’équipe derrière cette magnifique création! Je vous la recommande chaudement!

Détails :

La Goddam Voie Lactée

Du 6 au 9 OCTOBRE 2021 à l'Agora de la danse

Durée : 80 minutes

Coût : 29-35$

Source de l'image de couverture: Mathieu Doyon
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