J’ai toujours eu tendance à être hypersensible et pensive. J’ai souvent été victime de mes propres excès de colère et de mes surcharges émotionnelles. Au courant des dernières années, j’ai compris que ma relation avec moi-même était conflictuelle et que quelque chose n’allait jamais. Je pensais que je n’étais qu’une adolescente déprimée puis une jeune adulte névrosée.

Après plusieurs années à vivre dans l’intensité de mes émotions, de mes larmes et de mes crises existentielles, on m’a diagnostiqué une dépression en mars 2018. Le choc ! Tout à coup, après des journées à pleurer et à penser que la mort serait une solution, j’ai commencé une psychothérapie brève ainsi qu’une médication adaptée à mon état.

Pour ceux et celles qui ont déjà souffert d’une dépression savent que cela change une vie. À un moment de ton cheminement vers la guérison, tu penses t’en être sorti, mais parfois, ce n’est qu’une piètre illusion.

dépression femme chambre sombreSource image: Unsplash

Pour te mettre en contexte, en juin 2018, j’ai eu une phase beaucoup plus facile où je sortais beaucoup plus avec mes amies et où j’abusais de l’alcool presque quotidiennement. Je dormais très peu et dépensais des montants fous en alcool, en vêtements et en soupers au restaurant. Je me suis mise alors à penser, par l’intervention de mon copain du moment, que j’étais en phase maniaque.

La phase maniaque ? C’est un des deux grands pôles du trouble bipolaire. Il y a ce qu’on appelle la phase dépressive, l’hypomanie et la manie. La réalité est que je n’ai pas de diagnostic, alors je ne me présente pas comme bipolaire.

 À ce moment-là de ma vie, je ne comprenais même pas ce qui se passait. J’ai eu peur. J’ai donc du jour au lendemain arrêté ma médication, mais malheureusement continué à boire et à manquer de sommeil. Cette partie-là de ma vie a duré jusqu’aux alentours du mois d’août et où j’avais recommencé à me sentir maussade et down.

En septembre, j’ai commencé à travailler en tant qu’éducatrice en service de garde auprès d’enfants autistes. Ce travail a entièrement changé ma vie! Par contre, j’ai dû quitter, car je n’arrivais plus à gérer mon stress et mon sommeil recommençait à être perturbé. J’ai appris dans les semaines qui ont suivi que j’avais des lésions au cerveau, ce qui était la cause de mes douleurs, mes vertiges et ma fatigue chronique. Mon neurologue m’a donc proposé de continuer les tests pour comprendre ce qui m’arrive. Aujourd’hui, en juin 2019, je n’ai toujours pas les résultats, car je dois attendre mon accouchement avant de faire la suite des évaluations. Eh oui! Je serai maman en novembre!

oreillers dans une pièce sombreSource image: Unsplash

En novembre 2018, j’ai recommencé à prendre mes médicaments pour la dépression, car j’étais en train de retoucher le fond, encore une fois. Les pensées suicidaires revenaient et me hantaient. C’est dans ce même mois que toute ma vie a basculé. Je suis tombée par hasard sur mon premier amour. Nous sommes redevenus amis très rapidement et enfin, je me sentais appréciée. À cette époque-là, j’étais avec un homme depuis sept ans. Notre relation n’était malheureusement plus ce qu’elle était malgré les maintes tentatives pour raviver la flamme. J’ai donc décidé au début de janvier 2019 de le quitter. Ce fut, bien sûr, libérateur pour moi, mais en même temps si souffrant.

Quitter quelqu’un avec qui on partage notre vie depuis plus de sept ans est effrayant et douloureux. Quelques jours plus tard, j’entamais ma relation avec mon premier amour. Qu’allez-vous penser de moi?

Notre relation est devenue de plus en plus vraie et profonde. C’est comme si nous avions repris où nous nous étions laissés après un an et demi de relation. Aujourd’hui, je suis enceinte de lui et nous vivons le grand amour (et je n’exagère pas!). Je suis comblée avec cet homme et si vous vous demandez ce qui en est de mon ex, nous sommes devenus meilleurs amis, comme avant ! Il a sa copine, j’ai mon copain et tout est bien ainsi !

femme assise dans une voiture qui regarde par la fenêtreSource image: Unsplash

Bon, revenons à nos moutons. Où en étais-je?

Depuis avril, mes symptômes dépressifs sont revenus en force. Il n’y a pas un jour où je ne pleure pas. J’ai décidé d’ignorer ces symptômes, car on me disait que c’était mes hormones de grossesse. Après plusieurs semaines à ressentir le vide intérieur, la haine de ma propre vie, mes crises existentielles à répétition, mon manque de sommeil, mon anxiété tétanisante et le dédain pour mon propre emploi, j’ai décidé de consulter. Ce matin-là, j’ai dépassé les bornes. J’ai explosé. Je disais à mon chum à quel point tout était pourri et que je devrais me tirer une balle entre les deux yeux pour arrêter cette souffrance. J’ai aussi dit en hurlant à quel point mon futur enfant était un paquet de trouble, ce que je n’aurais jamais dit en temps normal. J’ai donc consulté mon infirmière en urgence qui m’a mise en arrêt de travail pour les deux prochaines semaines.

Je suis encore en rechute dépressive. Je me demande encore quand je gagnerai ce combat. Cette dépression est forte. Elle me surprend à chaque fois. Mon infirmière m’a proposé de me reposer, de bien manger et d’essayer surtout de gérer mon stress. Je sais que vous avez probablement trouvé cet article lourd, mais c’est pourtant le quotidien chez plusieurs d’entre nous. Je ne souhaite pas ce combat à personne.

Ouvrons nos yeux et enlevons le tabou de la santé mentale!

Source image couverture: Unsplash
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