Il était une fois, un preux chevalier qui fit défiler son doigt sur un écran jusqu'à ce que les traits d'une jolie dame retiennent son attention. Il fit glisser la page à droite, question de pouvoir lui envoyer un message des plus romantiques. Ce message, digne d'un prince charmant : « me semble que tu serais cute dans mon lit ». La princesse, maintenant sous le charme, trépigne à l'idée de ce rendez-vous galant.

Ouin, c'est un peu moins attirant de cette manière. On s'entend qu'ils ne vécurent pas heureux et n'eurent pas d'enfants, ayant au moins appris à se protéger depuis le temps.

Je ne crois pas être née à la bonne époque.

J'aurais aimé recevoir une lettre m'invitant au bal du printemps et pouvoir choisir une robe pour l'occasion (bon, j'idéalise peut-être un peu Bridgerton). En réalité, je n'en demande pas tant, mais j'aurais aimé que notre génération soit un peu plus romantique. Je crois sincèrement que la technologie nuit à l'existence des dates romantiques et à l'originalité des déclarations d'amour.

Je ne crois pas au fait de trouver l'amour par les applications de rencontre. Je connais pourtant plusieurs couples pour qui c'est le cas et qui ont développé une relation solide. J'ai toutefois l'impression que les pieux chevaliers et les charmantes demoiselles de la jeune vingtaine sont moins à la recherche de l'amour véritable qu'avant.

Nous sommes une génération qui semble craindre l'engagement.

Les jeunes adultes d'aujourd'hui ne semblent chercher rien de sérieux. Je comprends la volonté de  prendre son temps, de ne pas être pressé de se caser et de vouloir expérimenter. J'ai par contre l'impression que cela fait en sorte qu'on joue beaucoup plus avec la tête et le cœur des gens autour de nous. En fuyant l'engagement, nous mettons nos sentiments de côté, empêchant ainsi les autres d'entrer dans notre vie.

Nous préférons entretenir cinq conversations, nous faire demander « duquel on parle là? » et partir en douce au petit matin plutôt que d'ouvrir notre cœur à quelqu'un, au risque de s'attacher et d'être blessé. Entretenir des conversations dans le virtuel, en clavardant sur des sujets sans importance, permet d'être plus détaché de nos sentiments.

Notre génération n'est  plus à la recherche de l'amour avec un grand « A» , mais de l'ami avec bénéfices qui passera son vendredi soir avec nous. Nous ne sommes plus à la recherche d'une relation stable, mais d'attention et d'assouvissement au travers de multiples relations éphémères.

Je ne comprends pas pourquoi on se met autant de pression.

La pression de plaire, d'attirer les regards, mais de se fermer à toute intimité. Celle qui nous rend vulnérables, mais aussi celle qui permet de nous épanouir.

Bref, j'aurais aimé être née à une époque où courtiser ne se faisait pas sur un écran de cellulaire. À une époque où une relation se maintenait dans le réel et se développait avec le temps. J'aurais aimé vivre les relations plus basées sur l'engagement que sur la passion.

Il faudrait se laisser la chance d'aimer, même si ça nous rend vulnérables.

Source de l'image de couverture : Unsplash
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