On s’est quittés sans que tu comprennes vraiment le pourquoi du comment. On s’est quittés en se disant bye par la fenêtre sans savoir que ce serait peut-être bien le dernier. On s’est quittés parce que j’ai décidé que c’était assez pour moi. Ou trop. Je pense que je ne le savais pas.

Assis sur mon divan, on a eu une conversation pas facile. Tu as même versé quelques larmes, et moi aussi. J’ai tenté de t’expliquer le fond de ma pensée que moi-même je ne comprenais pas totalement. Je me suis dit que tant qu’à te faire attendre, tant qu’à te faire souffrir à me voir tergiverser entre ce que je veux et ce que je ne veux pas, j’allais mettre fin à la relation. Parce que je sais comment je suis. Je suis autodestructrice... et j’ai tendance à détruire sur mon passage. Parce que je suis indépendante. Parce que je ne veux pas d’aide. Parce que je n’ai pas besoin d’un homme qui s’occupe de moi. Parce qu’en fait, un modèle masculin manque à ma culture et que je n’ai jamais été capable de combler le vide.

Mais toi, tu n’avais rien à te reprocher. Toi tu étais nickel. Tu surpassais mes attentes. À un tel point que ça m’a fait peur. Dans ma tête, je ne pouvais pas être le joyau aussi précieux que tu voyais en moi. Je ne méritais pas ton attention et ton affection après des journées merdique à te donner 1% de mon énergie. Et toi t’étais là, comme un battant, à trouver ce que j’aimais, à chercher comment me prendre. À calculer mes nombreuses personnalités et les connaître... et les aimer. Même quand je te rejetais, t’étais là, avec une solution et ta légendaire positivité. Ça me faisait du bien, on était dans notre bulle. On passait des heures dans le noir à écouter de la musique et parler et s’aimer. Rares sont les fois où j’ai eu le privilège de me sentir aussi bien auprès de quelqu’un comme avec toi.

Je pense que tout ça n’a pas joué en ta faveur. Malheureusement. Autodestructrice, je le suis et pas juste un peu. J’ai décidé de te trouver des défauts. J’ai décidé que c’était trop, ou pas assez. J’ai décidé, du jour au lendemain de me refermer sur moi-même, de sortir de notre bulle et t’y laisser seul. C’était un problème culturel, c’était un problème d’attachement, c’était un problème de vie familiale... C’était tout sauf des solutions. J’y ai réfléchi, je te jure. C’était quand même connu pour moi cette réaction. C’est celle que j’ai eu dans toutes mes relations. D’un coup, je mets les freins et j’arrête.

signe sortie metroSource image: Unsplash

Malgré tout, on a réussi à rester en contact. Parce que t’as tellement bon coeur que tu as essayé de comprendre. Tu as analysé le tout. Tu as fait tes calculs et je ne sais pas comment tu deal, mais t’es encore là à m’aider parfois. À prendre de mes nouvelles. Je t’admire pour ça. Et je tiens à te répéter que toi, tu as fait ça avec brio. Tu as encaissé tout en prenant le temps de comprendre ce que j’étais comme personne. Tu as une sacrée longueur d’avance sur les autres, je peux te le dire. Les personnes qui sont dans ta vie sont chanceuses de t’avoir, vraiment. Je suis, moi aussi, chanceuse de t’avoir encore.

Quand même, ton passage dans ma vie n’a pas été anodin. J’ai compris beaucoup de choses en parlant avec toi, en apprenant à te connaître et en voyant parfois les choses de ton point de vue. J’ai appris à me connaître dans cette aventure-là aussi, et ça c’est un beau cadeau. Un cadeau que tu m’as fait sans même le savoir. Et si on se croise en quelque part ou qu’on décide de se voir, je serai plus qu’heureuse de passer du temps avec l’homme de qualité que tu es. Je vais avoir le coeur qui serre lorsque tu vas me parler de ta nouvelle flamme. Parce que je sais exactement la chance qu’elle aura de t’avoir dans sa vie. Parce que je ne peux pas revenir sur ma décision et parce que tu mérites le meilleur.

Merci pour tout.

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