Je m’excuse profondément d’être la cause de tous tes malheurs, je sais que tu n’es pas heureux en ce moment. Quelqu’un a dit un jour : «Fait connaître tes décisions, jamais tes raisons. Tes décisions seront peut-être bonnes, tes raisons certainement mauvaises». C’est une de mes citations préférées, mais je n’aurais jamais pensé l’utiliser en parlant de notre propre parcours.

S’il te plaît, ne pense pas que je n’ai jamais pensé renoncer à tout pour rester auprès de toi. Parce que je l’ai fait. Souvent. Sauf qu’à un moment donné tu m’as dit que je ne devais pas renoncer aux rêves que j’avais imaginés et aux buts que je m’étais fixés parce que si on commençait une nouvelle relation en se privant déjà, alors c’était déjà mené à l’échec. Avec le recul je me rends compte que tu as eu raison de dire ça, mais j’y pense encore.

Je ne veux pas que tu penses que j’utilise des raisons pour me débarrasser de toi, au contraire, mais il y a des concessions que je refuse de faire. Je m'excuse d'avoir une tête dure. Si je voyage, ce n’est pas juste pour découvrir des choses qu’on n’a pas ici, mais parce que la raison principale de mes voyages, c’est de me redécouvrir moi-même. Et c’est exactement ce que le dernier m’a permis de faire, me concentrer sur moi.

Il m’a permis de retrouver la moi que j’aimais tant, la vraie moi. Il m’a permis de me concentrer uniquement sur ce que moi je voulais, sans prétention. Parce que oui je me prive avec toi, sans même m’en rendre compte et que ça m’a vraiment fait du bien d’être égoïste.

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Tu m’as dit que je n’avais pas l’air heureuse et plus j’y pense, plus je me rends compte que tu as raison. Je me rends compte que quand je suis avec toi, ce n’est pas le meilleur de moi qui ressort, mais le pire. Et je n’aime pas la personne que je suis en train de devenir avec toi. Je m’en rends bien compte que je perds patience, qu’on a plus cette petite étincelle qu’on avait autrefois. Je m'excuse de t'avoir fait subir cette version de moi-même.

Mais je vais prendre le mauvais rôle en étant honnête avec toi en te disant sincèrement que je ne pense pas qu’elle reviendra un jour. Nous avons pris des chemins beaucoup trop différents. Tu pourras dire à qui veut l’entendre que je ne suis pas décidée, que je t’ai brisé le cœur encore une fois, mais je vais dire comme tu l’as si bien dit toi-même : « On s’aime, ça on le sait, mais j’ai l’impression que notre amour s’effrite ».

Quand je t’ai dit que je ne me reconnaissais plus, je le pensais. Quand je t’ai dit que mon estime de moi en avait pris un coup, je le pensais aussi malheureusement. Tu n’es pas une mauvaise personne, je ne pense pas être une mauvaise personne non plus : je pense simplement qu’on est peut-être plus les bonnes personnes l’un pour l’autre.

Une relation ça se forme avec des anecdotes, des fous rires et des aventures. Des anecdotes on en a, des bonnes et des moins bonnes. Des fous rires, on en a pas eus depuis longtemps. Du moins pas ensemble. Pour ce qui est des aventures, nous avons tous les deux un emploi du temps qui nous empêche d’en planifier.

Oui, je te l’ai dit souvent que le fait qu’on ne puisse pas voyager ensemble me dérangeait et je pense que ça va toujours me déranger. Si tu veux raconter que nous deux ça va mal parce que tu veux terminer l’université au lieu de voyager, je vais endosser le blâme de ça aussi. Je m'excuse, mais j’en peux plus d’avoir l’impression de perdre mon temps.

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