Premièrement, je fais cet article dans l’anonymat parce que je fais malheureusement partie du trop grand pourcentage de femmes qui n’ont jamais dénoncé leur agresseur. Seule mes amies proches connaissent son identité et mon histoire.

Pour vous mettre en contexte, j’ai rencontré cette personne via une application de rencontre. Je ne veux surtout pas vous faire peur, après tout,  grâce au modern dating j’ai eu plusieurs rendez-vous fabuleux.

Je suis simplement tombée sur une pomme pourrie dans le sac.

J’avais enfoui cet événement très loin, c’est à la limite si je m’en souvenais, jusqu’à l’explosion du mouvement #Metoo. En lisant les articles publiés dans les médias, un visage me revenait constamment en tête. Celui de mon match en 2013. Appelons-le monsieur XY.

XY m’avait invitée à venir voir un show avec lui dans une salle du mile-end. Nous avons bu, nous avons flirté, je l’ai ramené chez moi. Une chose mène à une autre, je suis consentante. Je le trouve beau et j’en ai envie. Cependant il a soudainement voulu aller plus loin. Il me fait sentir son désir de me sodomiser.

Premier réflexe, lui dire non. XY continu. Je le repousse à plus de trois reprises en lui disant que je n’en avais pas du tout envie… Il n’a pas pris ma parole en compte et s’est forcé en moi. J’ai figé. Le lendemain, c’est comme si je me suis sentie complètement vide, comme un fantôme.

Je ne l’ai plus jamais revue.

Nous sommes en octobre 2017, pendant la vague de dénonciation j’ai le gout de lui partager ce qu’il m’a fait subir. J’ai envie de lui faire mal comme j’ai eu mal. Je souhaite surtout qu’il ait honte.

J’ai pris mon courage à deux mains et je lui ai écrit. C’est surement la plus longue lettre que je n’ai jamais écrite. Je ne m’attendais pas à recevoir de réponse et même, je pensais, au contraire, qu’il allait me traiter de folle.

Mais non. Il se souvenait de moi et de notre soirée.

XY s’est excusé sans nier.

À ma plus grande surprise, il était de mon bord.

Toujours est-il qu’il a mis le blâme sur notre jeune âge et l’alcool… mais un poids est tombé de mes épaules. Simplement qu’il le sache et que je ne sois plus la seule de nous deux à porter ce fardeau m'a soulagée.

Jamais je ne pardonnerais ses comportements. Il a volé une partie de moi.

Cependant, ça me convient pour l’instant de lui avoir donné une sorte de claque au visage

Accueil