Je ferai d'emblée cet avis de non-responsabilité : je ne suis pas dans le monde du BDSM et je ne suis pas experte en la matière.

J'ai simplement plusieurs amis qui ont un intérêt pour cette pratique et je voulais en parler un peu. Surtout depuis que les Cinquante nuances de Grey de ce monde ont popularisé ce mouvement, autrefois plus marginal. J'aimerais surtout démystifier quelques petites faussetés, probablement apportées par ce même film.

Autre petite spécification : je parlerai surtout d'un témoignage d'un de mes couples d'amis. Chacun reçoit et vit sa découverte avec le BDSM différemment et toutes les manières de faire sont valides. Je n'en relate qu'une seule ici, par manque de plus de références. Il s'agit donc de la réalité de ce couple! Mais il y a plusieurs autres manières de voir et de faire, selon chaque couple.

Premièrement, entrons dans le vif du sujet avec une bonne définition.

Question qu'on sache tous de quoi on parle, tsé.

BDSM définit les pratiques sexuelles qui utilisent un ou plusieurs des éléments suivants : le bondage, la domination, la discipline, le sadisme, le masochisme, la soumission et les punitions.

Le mélange utilisé est évidemment différent pour chaque personne, selon ses besoins et ce qui l'allume exactement. Cela peut aller de se faire marcher sur les pieds (littéralement) à traiter quelqu'un comme un chien (littéralement aussi). De soft à hard et tout l'éventail dans le milieu.

Ceux que ça intéresse peuvent donc facilement y trouver leur compte, car il y a tellement de possibilités.

Pour mon amie, le BDSM a toujours été un fantasme présent dans son plaisir personnel. Elle l'assouvissait principalement par la masturbation et le visionnement de pornographie. Jusqu'à ce qu'elle trouve une personne avec laquelle elle se sentait en confiance et qui lui donnait envie de s'ouvrir plus sur ce fantasme qu'elle portait déjà en elle.

Il est effectivement important de se sentir en confiance et en sécurité avec la personne, avant même d'introduire la moindre pratique. Si, de base, la confiance existe, il sera beaucoup plus facile de se laisser aller complètement dans le BDSM et être capable de vivre pleinement le moment.

Mais ce n'est pas tout!

La communication est un élément de base.

Communiquer ce qu'on veut exactement tirer de cette pratique et ce qu'on désire incorporer dans le couple. Le but étant de vraiment cibler ce qui excite et ne pas se censurer. Il ne faut pas être gêné de nommer les choses comme elles sont, même si l'on peut penser que c'est un peu étrange.

Point important : la communication est constante! Il n'y a pas qu'une discussion au début et après c'est terminé! Surtout au début, il y aura quelques ajustements à faire et c'est normal. Selon l'expérimentation, les désirs deviennent plus précis et évoluent, mais il y aura aussi certaines choses que vous n'aurez peut-être pas envie de refaire par la suite. Il faut donc que le canal reste ouvert constamment.

Dans ce sens, il y aura aussi des limites à établir.

Celles-ci viennent autant dans les actions physiques autorisées (à faire et à recevoir) que dans les actions verbales. Quitte à les écrire en cas de besoin. Il est possible d'être très précis, jusqu'à nommer les mots et gestes qu'on accepte et ceux que l'on n'accepte pas.

Il y a certaines limites que vous découvrirez probablement en pleine action. Il faut aussi les nommer. N'ayez pas peur de ''briser le mood''. L'important est de rester bien dans tout ce que vous recevez ou que vous faites. Si une action ne passe vraiment pas, il faut intervenir. Si la séance s'arrête là, elle s'arrêtera, ce n'est pas grave. Il faut que tout le monde reste dans le plaisir, et ce, pendant tout l'acte.

C'est d'ailleurs pour ça que le fameux mot d'arrêt est là!

Vous l'aurez déterminé en avance et c'est le mot qui fera que tout s'arrête et que le jeu se termine pour de bon, sans équivoque. Ce mot ne doit pas être à caractère sexuel ou ressembler à ''Arrêt'' ou ''Stop''. La raison est simple : dans certain fantasme BDSM, demander d'arrêter peut faire partie du trip. Il faut donc un mot hors contexte.

Vous pouvez aussi faire le point avec votre partenaire à la fin de la séance. Restez à l'écoute de comment vous vous sentez. Ce ''point de presse'' de fin de séance est important pour rester dans la confiance et continuer la fameuse communication. Il l'est particulièrement au début, alors que le couple est encore à l'étape de l'exploration. Le rapport peut être positif! Il n'est pas nécessaire qu'il y ait des choses à régler chaque fois. Ces discussions permettent l'ajustement, de toutes les parties. Est-ce que les désirs ont changé, est-ce que les jouets sont adaptés à ce qui était fait, est-ce que cette huile est aussi efficace qu'on le croyait? Est-ce qu'en faisant telle action, une nouvelle idée est apparue? Tout peut se discuter dans le point de presse final!

Tout comme l'implantation de limites. Elles viennent beaucoup avec le rôle préalablement établi, selon qui est dominant et dominé. Deux dominants dans une même séance, ça peut créer une impasse. Il faut donc que le rôle soit déterminé pour la séance précise. Il est également possible d'incarner ces rôles en alternance, pour que tout le monde soit le plus satisfait possible.

Parfois, les rôles vont de soi avec la relation.

D'autres fois, c'est après en avoir discuté ou avoir fait quelques essais que les rôles se placent. Encore une fois, si vous n'êtes plus bien dans le rôle, il est très important d'en parler avec votre partenaire.

Je parle de dominant-dominé, mais il existe aussi d'autres pratiques, comme le bondage et plus encore. Ce n'est pas parce qu'une chose vous attire que tout le BDSM vous attirera automatiquement. Et c'est vraiment correct. Mais c'est également quelque chose qui peut se développer et arriver naturellement au cours de votre découverte.

Donc, même si vous pensiez que les punitions n'allaient pas être ''votre truc'', c'est possible qu'une étincelle s'allume en cours de route! Afin de pouvoir s'adonner au BDSM dans le plus grand plaisir, il faut jeter votre jugement par la fenêtre. Autant envers vous-mêmes qu'envers votre partenaire. Il ne faut pas avoir peur de ce qu'on a l'air, il faut simplement se laisser aller, être à l'écoute et communiquer.

Il y a tellement à dire sur le sujet, revenez demain pour la partie 2! 

Source de l'image de couverture : Unsplash
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