C’est aujourd’hui que je prends le temps de t’écrire pour évoquer mon ressentiment profond.

Te reconnais-tu ? Oui, toi, l’épuisement professionnel.

Tout a commencé l’année dernière, alors que tu es apparu comme un éclair dans ma vie. Tu l’as illuminée en me montrant que je n’en pouvais plus.

Je te rafraîchis la mémoire avec ce qui s’est passé.

Récemment diplômée, j’accepte un poste dans mon domaine. J’étais tellement excitée de cette nouvelle. J’en parlais à tout mon entourage. J’avais l’air d’un enfant qui était en train de déballer un cadeau. Je voyais cette annonce comme la MEILLEURE chose qui pouvait m’arriver à ce moment précis. Je rêvais d’avoir mon poste en sortant de mes études. C’est exactement ce qui s’est réalisé.

En fait, tu n’étais pas très loin de moi. Mais, je ne m’en doutais pas une seule seconde que tu allais frapper à ma porte, quelques mois plus tard, à la suite de cette merveilleuse annonce.

Pourtant, tu m’envoyais plusieurs avertissements sur mon chemin.

Je suis rentrée dans l’établissement et puis je ressentais un grand vide intérieur. Aucune sécurité dans mon cœur. Mon intuition me disait que ce n’était pas MON milieu. Du moins, pas lui que j’avais TANT imaginé.

Je me sentais seule, inutile, incomprise, acharnée et en mode survie, et cela, à tout moment de la journée. La personne avec qui je travaillais conjointement me nommait qu’elle était capable de tout réaliser seule. Cette phrase était comme un couteau dans mon ventre. Cette affirmation validait mes émotions.

« Mais, je peux faire mieux ! », comme j’essayais de me convaincre.

Comment je peux m’épanouir pleinement ? Mais, qu’est-ce que mes collègues vont penser de moi ?

Il était 6 h 00 du matin. Mon réveil-matin sonnait. J’ouvrais mes yeux et je soupirais. Je me disais : « OH NON, PAS UNE AUTRE JOURNÉE. » Bon, je me disais que c’était une journée de moins à faire dans l’année. Je pleurais et j’y allais de reculons. Je trouvais le temps éperdument long. Je regardais chaque minute passée sur l’horloge. J’allais me réfugier aux toilettes pour respirer et, parfois, pleurer. Je revenais, le soir, dans ma voiture. Devinez quoi ! JE PLEURAIS ENCORE !

Je ressentais plusieurs émotions inconfortables qui me détruisaient de plus en plus chaque jour :

  • Un état de mal-être constant.
  • Une peur du week-end pour recommencer le lundi suivant.
  • Une irritabilité face aux autres.
  • Une perte de sens et d’énergie.
  • Un état d’esprit neutre.
  • Une anxiété élevée et persévérante.
  • Et j’en passe.

Et puis, je me suis levée un matin en me disant : « Là, c’est ASSEZ ! ». J’ai pris congé de mon emploi et j’ai appelé à mon médecin pour un rendez-vous d’urgence. Bien entendu, elle m’a signé un arrêt maladie pour des symptômes anxio-dépressifs et un trouble de l’adaptation.

Outch! Je ne m’attendais pas à cette nouvelle…

Pour être honnête, c’était un gros coup sur mon ego et je suis devenue vulnérable à cette phrase, que j’entendais constamment dans ma tête. Trouble d’adaptation avec des symptômes anxio-dépressifs. Je me suis sentie TERRIBLEMENT mal.

Lorsque je me levais, une CULPABILITÉ immense était logée dans mon cœur.

Pourquoi moi ? Qu’est-ce qui m’arrivait ? Tout le monde était au travail et moi, à la maison ? J’étais complètement perdue et j’avais envie d’aller travailler au Walmart.

Au Walmart ? Moi ? Jamais je n’aurais cru avoir cette pensée qui pouvait effleurer ma conscience. Lorsque je marchais dans ce magasin, je regardais les employés et ils avaient l’air plus heureux que moi. C’était rendu mon JOB DE RÊVE.

Le temps passe et je me sens de plus en plus sereine avec moi-même. Beaucoup de questions ont fait du chemin dans ma tête. Je m’inscris à une autre formation et je crois, enfin, avoir trouvé ma voie.

Merci à toi, chère dépression. Sans toi, je ne me serais jamais mis autant en priorité dans ma vie.

Jamais je n’avais pu expérimenter une pause de longue durée comme celle-ci. Je suis si reconnaissante que tu es passé sur mon chemin pour m’émerveiller autrement.

La vie est trop courte pour faire un travail que nous n’aimons pas.

Réalise ce que tu aimes <3 . C’est le cadeau le plus précieux que tu peux te donner.
Image de couverture via Unsplash
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