Avoir mal et sentir que personne autour de soi ne comprend. Pourquoi avoir de la peine comme ça pour un être qui n’est pas venu au monde? Je ne sais pas, mais je sais que j’ai mal. Un cœur en mille miettes. Comme une peine d’amour qui s’est mal terminée.

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J’ai vécu cette expérience-là, ce traumatisme-là deux fois. Deux fois que, suite à une échographie de datation, j’ai dû attendre plusieurs jours avant d’en repasser une autre pour valider si tout était beau ou si, tout n’était pas beau. Dix jours d’angoisse à me faire répéter par mon entourage que tout va être correct, de penser de façon positive alors qu’au fond de moi, je sais que tout ne va pas bien, que ce n’est pas normal. Dix jours à essayer de penser positif et à me culpabiliser chaque fois que j’avais une pensée sombre. Bref, dix jours d’enfer, dix jours en mode survie. Par la suite, deuxième échographie. Les médecins ont confirmé ce que je craignais le plus.

Malheureusement, tout comme moi, ce n’est pas encore ton tour de vivre une belle grossesse heureuse comme toutes celles qui t’entourent. Parce que oui, tu es rendue à l’âge où les bébés éclosent comme les millions de bourgeons aux arbres le printemps. Tu es à l’âge où tous les sujets de conversations autour de toi se résument à parler du plus grand bonheur des autres alors que toi, tu vis un grand vide. Vide dans le ventre et dans le cœur. Pas d’accouchement pour moi, seulement deux curetages.

Avoir mal et personne autour de toi ne sait vraiment comment réagir. Peut-être es-tu comme moi, la première dans ta famille rapprochée à passer par-là. Je sais au fond que tout ce dont tu as besoin, c’est d’être consolée. Que quelqu’un te prenne dans ses bras et te serre très fort. Comme lors d’une peine d’amour finalement. C’est donc pour ça que j’ai décidé d’écrire ce texte. Pour que tu reçoives cette dose d’amour et de réconfort par une personne qui est aussi passée par-là. Deux fois. Je te prends dans mes bras et je te dis que tu as le droit de pleurer. Qu’un jour ton tour viendra, mais qu’en attendant, tu as le droit d’avoir de la peine en voyant les belles grossesses des autres. Pleure, crie, mais sache que ce mal-là va finir par passer. Car dans la vie, le soleil finit toujours par revenir.

Source image de couverture : Unsplash.com

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