Depuis quelques mois, nous sommes dans un moment charnière de notre société. Oui, j'ose utiliser ce mot! Toutes les compagnies manquent de personnel et les employés se font rares. Les bons surtout.

Où sont-ils donc? 

Est-ce qu'ils sont partis en voyage, vivent encore sur les restants de PCU ou ils sont déjà bien placés dans un emploi qu'ils aiment? Peut-être s'en foutent-ils simplement? Après tout, ils ont le choix. Tout le monde cherche du monde. S'ils ne se sentent pas absolument et totalement accomplis quelque part, pourquoi rester? L'herbe est plus verte ailleurs. Et si elle ne l'est pas, ce n'est pas grave, il y a plein d'autres gazons à essayer! Saisir l'opportunité suivante, par peur de ne pas la vivre à son maximum dans le présent.

Si cette pensée est appliquée dans la sphère professionnelle de leur vie, il est facile d'assumer que c'est également le cas dans leur vie personnelle.

Ce besoin d'être partout à la fois, de peur de rater quelque chose de nouveau et de meilleur, est grandissant.

Il y a plus de plaisir ailleurs.

Cette phrase devient le fondement de chaque action.

Mais d'où vient ce sentiment? Il existait évidemment bien avant le début de la pandémie! C'est le moment du texte où je vais dire que c'est de la faute des réseaux sociaux. Ces méchantes choses qui montrent une vérité atrophiée. Les réseaux nous inondent de tout ce qu'on manque. Ce qui nous fait douter de toutes les décisions prises. Serais-je mieux dans ce souper avec mon couple d'amis ou dans ce bar avec tel autre gang, qui semble avoir du bon temps. Est-ce que c'est correct de rester à la maison un vendredi soir, alors que la vie attend dehors?

Le FOMO est le chant de ralliement de l'insatisfaction.

Ou de l'insatisfait, c'est selon. Celui qui ne sait plus où donner de la tête et qui veut toujours paraître comme le meilleur, celui qui a les meilleures soirées, qui vit au mieux une vie idéale. Celui qui a un emploi incroyable ou qui ne se laisse pas enchaîner quelque chose d'aussi futile que l'argent. Celui qui a le chum ou la blonde parfaite ; la relation la plus saine, tout en étant incroyablement wild et sexuelle. Celui qui a le plus d'histoires de fréquentations magistrales qui n'existent que dans les films. Celui qui n'arrête jamais de vouloir être encore et toujours plus.

Je suis épuisée juste à vous en parler, mais je suis enceinte, donc je suis tout le temps fatiguée maintenant.

Y a-t-il une fin à ce marathon?

Est-ce que la peur de manquer quelque chose finira par nous faire manquer absolument tout? D'avoir toujours la tête tournée vers la prochaine chose au lieu de s'ancrer dans le moment? Je sors des questions et des phrases toutes faites. Vivre dans le moment présent est un conseil générique un peu plate. C'est probablement pour ça qu'on décide de l'ignorer.

C'est bien beau, faire ce qu'on veut quand on le veut, mais est-ce la vraie vie? Ou est-ce bien d'en profiter pendant que ça passe? Peut-être ont-ils raison, ces gens qui quittent leur job ou leur relation à la moindre embuche. Peut-être qu'il y a mieux ailleurs. Mais des fois, n'est-ce pas mieux de regarder ce qu'on a déjà, juste un petit peu?

Source de l'image de couverture : The Independent
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