Ce que ma psy m’a dit il y une dizaine d’années me revient parfois en tête ; je sabote mes relations. Par contre aujourd’hui, je peux dire que je me suis dernièrement saboté tout court. Je me suis enlisée tout entière, et j’en suis parfaitement consciente.

J’aime quand ça bouge, quand ça décoiffe. Pour moi une relation amoureuse sur fond de routine ne m’attire pas. J’aime quand ça monte très haut, quitte à ce que ça redescende très bas. Le son d’un électrocardiogramme lors du décès illustre bien ma vision d’une relation amoureuse « normale » ; soit sans chichis, sans défis… Plate, plate, plate…

Ceux qui me connaissent me disent être explosive, enjouée, dynamique. Ceux qui ne me connaissent pas se risquent à me dire que j’ai l’air tannante, d’avoir du caractère, de savoir où je m’en vais. Ça épuise parfois d’être cette femme, mais rendue à un certain âge, on ne change pas, c’est comme ça.

Ça fait un moment déjà que je ne fréquente pas d’homme sérieusement

Un moment que je n’ai pas été amoureuse au point d’en perdre l’envie de manger. Grand mal m’en fasse, je me suis lancé dans la malbouffe, pensant que celle-ci allait me satisfaire un peu. Mais non, elle ne m’a fait que prendre de la fesse et de la cuisse. Et perdre un peu de mon amour propre.

Et le cercle vicieux commence. On dit que pour arriver à bien aimer quelqu’un, on doit s’aimer soi-même. Mais quand on ne se trouve pas belle/beau, c’est plus difficile de s’aimer. J’entends au loin une voix qui me dit que le corps n’est qu’une enveloppe, qu’il faut passer outre son apparence et bla-bla-bla, et ça à mon avis, c’est de la bullshit. Je ne me trouve pas belle dehors, alors comment pourrais-je m’aimer en entier? Logique…

Mon emploi du temps s’est allégé de façon considérable ces derniers mois. De griffonné partout, il a migré vers un vide sidéral. Plus d’obligation temporelle de me lever le matin, de cuisiner (Uber a fait la manne chez moi), de bouger, un genre de retraite anticipée. J’ai même un moment arrêté d’écrire, de lire, le yoga, et je me suis laissé macérer dans l’instant. 

J’avais du temps, trop de temps

C’était la première fois que j’avais autant de temps libre dans ma vie. Et j’ai tourné à gauche au lieu d’à droite… Et ben voilà, je me suis trompée sur toute la ligne.

Mais aujourd’hui, je dois refaire le chemin à l’envers. Certains jours ça va, d’autres pas. Mais n’est-ce pas propre à l’homme de tourner en rond ? Quelle autre « vie sur terre » se contente de moins ? Les animaux, les plantes, tout ce qui est vivant puisent le meilleur du monde pour survivre, pour vivre. Pourquoi pas nous ?

C’est si facile de ne pas avancer, de rester sur place, tétanisés. Mais c’est exaltant de foncer, de sauter, de vivre… Je serai probablement toujours dans le blanc ou le noir, dans le oui ou le non, le chaud ou le froid, mais maintenant j’en ai conscience alors à moi de profiter de chacun de mes extrêmes… 

Image de couverture par Mathieu Stern
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