J’ai peur…

J’ai peur d’être trop. J’ai peur d’être pas assez… Des fois, j’ai peur “d’être” tout court, je pense.

Je cherche les signes. Je suis attentive pourtant, il me semble ! Je tente de trouver le jugement dans le regard des autres, dans ce qu’ils me disent ou ne me disent pas, dans leurs actions. Malheureusement, il n’y a pas de façon fiable de savoir vraiment ce que l’on pense de nous.

« Est-ce que je dérange ? » La fameuse question...

Est-ce que j’exagère avec mes multiples textos, mes « bon matin! » et mes mille et une jokes pas si drôles que ça ? Est-ce que j’en fais trop à vouloir partager à tout prix ce qui me fait vibrer, ce qui m’amuse, ce qui m’émeut, ce qui m’emballe ? J’ai droit à combien de textos avant que ça soit too much, avant que je sois mise de façon irrémédiable dans la catégorie “énervante-collante” ? Si on me répond, c’est que je suis pas si pire, non ? À moins que ça soit juste pour être gentil... Bon, ça m’aide pas trop trop ça. J’ai droit de le dire combien de fois que je les aime mes cheveux roses, que ça m’emballe au bout d’avoir assumé mon petit côté givré, de vivre ma féminité exactement comme je le sens ? J’ai le droit d’envoyer combien de vidéos/photos pour ne pas débalancer la conversation ou pour ne pas avoir l’air de vouloir attirer l’attention ?

Et à l’inverse: est-ce que je manifeste assez ma présence, mon intérêt envers les gens de mon entourage ? Est-ce que je risque de paraître détachée si je n’entretiens pas la communication ? C’est quoi le degré d’interaction minimal ? Elles sont où ces normes-là, elles sont écrites où ? Et tant qu’à être un peu perdue dans mon analyse de tout ça, est-ce que c’est pire d’être trop ou d’être pas assez ? Dans les deux cas, la triste conséquence c’est d’être mise de côté, ignorée… pis ça, ben on n’y peut pas grand chose. Même moi j’y peux rien. Pis je ne peux pas m’empêcher de me dire que les gens doivent m’apprécier pour ce que je suis vraiment, mais parfois, on dirait que mon univers émotif n’a pas complètement assimilé le concept… Quand mon cerveau part en vrille de même, je ne peux pas m'empêcher de me demander si je suis la seule à gérer ce genre de questions, à m’imposer ça, ces questions sans réponse.

homme, crier, noir et blanc

Source image : Unsplash

Non, je ne suis pas gênée de ce que je suis, ce n’est pas ça le problème. Je n’ai pas honte, je suis même plutôt satisfaite du chemin parcouru à la dure: high five Isa! J’ai envie d’être authentique maintenant, de ne plus jouer la game du “est-ce que ça va plaire”, la game du faux. J'aime ça me mettre “belle”, m’arranger, mettre des vêtements qui me mettent en valeur, qui font que je suis bien dans ma peau, mais je veux aussi avoir des dates habillée en mou à regarder un film affreusement quétaine et à rire trop fort, du pop-corn pogné entre les dents, sans avoir à me demander si c’est correct, acceptable. Je veux l’avoir, le luxe “d’être” tout court, sans paillettes, sans peur de jugement… Et pourtant, je ne peux pas m’en empêcher, je ne peux pas faire comme si j’étais imperméable à l’opinion extérieure. Ben je peux… mais j’aime pas ça me mentir. Pis accepter ses failles, c’est tout de même un pas de plus vers l’authenticité, là-dessus, au moins, je n’ai pas de doute.

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