Quand on parle de roman érotique, on ne peut pas s’empêcher de penser à 50 nuances de Grey. Ce ne sont pas non plus des lectures que l’on amène sur le tapis aisément : « C’est quoi le dernier livre que vous avez lu ? - Bah euh hmm ben... » évidemment, il s’en suit un léger malaise.

Je vais donc vous parler du recueil de nouvelles érotiques NU. Conçu sous la direction de Stéphane Dompierre, NU est un petit recueil de textes, rassemblant des auteurs québécois. Non, vous ne pourrez toujours pas en faire un résumé lors de votre prochain souper chez votre belle-mère, mais pour une soirée entre copines, c’est parfait. Je suis sûre que ça amènera des drôles de confidences.

Ça fait un moment que j’ai vu ce livre sur les rayons. J’ai hésité, je l’ai feuilleté et je l’ai reposé. Mais étrangement, je suis tombée dessus par hasard, il y a quelques jours, dans une librairie d’occasion et puisqu’il coutait moins cher qu’un titre de métro, il a rejoint ma bibliothèque.

1. NU

Source image : Québec Amérique

NU comprend 16 nouvelles, toutes d’une vingtaine de pages : « De la littérature érotique. Assumée. (…) des histoires pour adultes consentants où le plaisir des sens n’exclut pas l’élégance ». Voilà ce que nous annonce l’éditeur sur le rabat du livre. Et je suis d’accord. C’est frais, léger, affirmé et bien écrit. Ça reste de la littérature érotique et on signe pour ça. Ce qui est parfois rebutant avec la littérature érotique, c’est que les mots sont aussi explicites que les images, et ça rend inconfortable, ça dérange. Si je lis un roman érotique, c’est parce que je ne veux pas regarder un film pornographique. Je veux qu’on donne de la matière à mon imagination, mais aussi du réel, pas du siliconé/botoxisé. Ce recueil tient ses promesses.

NU, c’est un beau florilège de petites histoires, et l’avantage, c’est que si une nouvelle vous déplait, vous passez à la suivante. Je l’ai fait, j’ai sauté des pages. Mais pour moi, s’il devait n’en rester qu’une ce serait Un moment d’égarement de Roxanne Bouchard, parce que c’est hilarant ! Oui hilarant, vous m’avez bien lu. L’auteure écrit une lettre de la main de sa protagoniste, Judith, fidèle épouse, qui redécouvre sa sexualité après des années d’ébats « fonctionnels » dictés par son mari, des ébats « pour la patrie », « pour la famille » ou encore « pour le budget ».

Ce genre de nouvelle fait tellement du bien, parce que la sexualité il faut aussi en rire, tout n’est pas par rapport à être sensuelle, être musclé, être performant. Il faut en parler pour ne pas être des Judith qui ne savent pas ce qu’est un cunnilingus, pour ne pas être des Charles alimentant les tabous.

Dans la sexualité, il y a aussi tous ces moments de complicité où on rigole, et où l’on se fait rire.

2. NUSource image : Radio Canada
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