Pour la partie un, c'est juste ici

On élève nos filles pour qu’un jour, elles deviennent mère. En réalité, avoir des enfants ne devrait pas être une question de modèle social. C’est un choix qui devrait revenir à chaque femme. Plutôt que de ressentir qu’on a le devoir de devenir une mère, on devrait se remettre en question à savoir pourquoi on souhaite le devenir et si nous sommes réellement faites pour avoir des enfants.

Et si, plutôt que d’élever nos enfants pour qu’ils deviennent de bons parents, on les élevait pour qu’ils deviennent de bonnes personnes? Les meilleures versions d’eux-mêmes. Plutôt que d’avoir cette pression inutile d’avoir des enfants le plus tôt possible, on pourrait se concentrer sur nous, travailler sur la personne que l’on souhaite être et devenir.

Trop de gens sont parents avant d’être des individus à part entière. Plusieurs personnes ne se remettent même pas en question sur le sujet. Elles ont des enfants, car il est normal d’en avoir. Trop de mini-humains sont brisés par des êtres qui n’étaient pas prêts à devenir parents. Plusieurs femmes sont mères, sans être femme d’abord.

J’ai besoin d’être une femme forte et indépendante avant d’envisager être une mère. Une femme accomplie et qui, dans tout son égocentrisme, se sera faite passer en premier avant d’avoir des bébés. J’ai besoin de sentir que je suis prête, que j’ai le temps, l’énergie et surtout l’envie d’avoir des enfants plutôt que de sentir que j’ai le devoir d’en avoir. Il est normal pour une femme de vouloir être mère, pourtant ce n’est pas toute femme qui est faite pour être mère.

mère maternité grossesse femmeSource image: Unsplash

Pour avoir tenu ces propos dans le passé, on m’a déjà traitée d’égoïste. Après avoir réfléchi à la question, je crois qu’il serait davantage égoïste de ma part de mettre des enfants au monde sans avoir le temps et l’énergie pour leur procurer une bonne éducation. Je veux plus que tout au monde avoir un jour des mini-moi, mais je veux être en position de leur donner le meilleur. Je veux m’assurer d’être à la bonne place dans ma vie avant de penser à tout mettre de côté pour un autre être humain. Selon moi, attendre le bon moment fait de moi une personne réfléchie. Mais qui sait, peut-être qu’il n’y aura jamais de bon moment.

On m’a déjà dit que de devenir mère changerait cette perception que j’ai de la chose. Lorsque je vois mes neveux et la joie de vivre qu’ils apportent autour d’eux, j’ai envie, moi aussi, d’avoir des enfants. Je me sens prête, mais je suis loin de l’être. Avoir des enfants, c’est un contrat qui dure toute une vie. C’est un apprentissage constant, tant pour l’enfant que pour son parent. Une succession de premières choses ; les premiers pas, les premiers mots, les premiers amis, apprendre à lire et à écrire, la rentrée au secondaire, le premier party, la première peine d’amour, l’inscription au cégep, l’université, etc… Il n’y a jamais réellement de fin au rôle de parent. Avoir un enfant, c’est de prendre son temps et son énergie et les concentrer à construire le meilleur micro-humain possible. Avoir un enfant, c’est de constamment passer ses besoins en deuxième, c’est de l’aimer plus qu’on s’aime soi-même, c’est de devoir être forte, même lorsqu’on sent qu’on fait tout de travers. C’est de lui donner plus qu’on ne pourra jamais recevoir, c’est de consacrer une partie de soi à un autre être humain.

J’ai besoin de me trouver, de m’aimer, d’être une femme à son plein potentiel avant de diriger mon énergie vers un bébé. Peut-être qu’un jour j’arriverai à l’ultime moment où je me sentirai prête à avoir un enfant. Peut-être que ce jour ne viendra jamais, qui sait?

Et si je n’étais pas faite pour avoir des enfants? Et bien, j’assumerai alors le rôle de matante cool qui boit trop de vin.

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