Je ne « vais » pas sur Facebook à proprement dit, mais « j’aboutis » là une dizaine de fois par jour. Je regarde mon fil d’actualité, me rends jusqu’où j’étais rendue la dernière fois, et c’est tout. S’ensuit une bonne claque dans le front parce que, Seigneur, qu’est-ce que je fais encore sur ce site? Quelle incroyable perte de temps! J’y vois très rarement du contenu pertinent. Sauf que maintenant, je me rends compte que ce n’est pas par véritable intérêt que je parcours les réseaux sociaux, mais par réflexe. Et qu’y a-t-il derrière ce réflexe?

Ah, oui. Une forme d’anxiété. Pourquoi ne suis-je pas étonnée?

Anxiété
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Le syndrome FOMO, venant de fear of missing out, est l’angoisse de manquer quelque chose. Eh oui, c’est un problème réel avec des conséquences réelles sur notre santé mentale. Nous vivons à une époque où nous sommes bombardés d’informations de manière constante et où nous avons les outils pour tout savoir tout de suite. Personne n’aime apprendre une nouvelle en dernier et être la risée du groupe! C’est pourquoi une très grande quantité de gens, dont moi, trouvent du réconfort à arpenter encore et encore ces murs de textes et d’images, d’un coup que…

D’un coup que quoi?

Que des gens que je n’ai pas vus depuis des années annoncent leurs fiançailles, ou leurs grossesses? Peut-être, ça fait un bon sujet de potinage. Qu’une nouvelle de dernière heure d’importance capitale surgisse? Oui, si c’est pertinent. Que le gars cute avec qui j’ai fait un travail d’équipe l’an passé mette une nouvelle photo de lui? Bof, faut pas rêver…

Alors, qu’est-ce qui me ramène encore et toujours sur Facebook? Est-ce que c’est vrai que ça peut être lié à un besoin émotionnel non satisfait? Ça, je le demande pour une amie…

Marié enceinte
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C’est drôle parce que c’est vrai, et nous rions pour ne pas hurler de terreur. L’automne dernier, l’ex-président de Facebook Sean Parker a admis que le réseau social, comme bien d’autres après lui, exploitait la vulnérabilité humaine. Comment? En tirant profit de ce qui envoie de la dopamine au cerveau, entre autres choses : la validation sociale. Chaque like et chaque commentaire sur une publication équivalent à une dose de dopamine qui nous fait sentir bien. Vous ne trouvez pas que c’est addictif? La validation qui vous pousse à publier plus de contenu pour avoir plus de likes… C’est exactement ainsi que les réseaux sociaux nous rendent accros.

Je ne vous le cacherai pas. Ce texte se retrouvera sur une plateforme web, puis sera promu sur un réseau social, et avec un peu de chance il aura des likes et des commentaires comme c’est arrivé pour mes autres textes. Et je serai heureuse. Je me sentirai comprise et appréciée. Mais à quel point? Et pour combien de temps?

Les développeurs d’applications et les présidents de ces réseaux sociaux, tout ce monde-là sait de quoi il en ressort. Ils comprennent très bien que l’humain est un être grégaire et angoissé. Ils inventent des dispositifs qui nous rassurent, mais qui nous rendent dépendants et craintifs. Même le marketing s’en mêle. Les offres exclusives d’une durée limitée, vous pensez que ça vient d’où?

Bon, loin de moi l’envie de vous déballer une théorie de complot. Je ne pense pas vous apprendre quoi que ce soit quand je vous dis que nous sommes manipulés à certains égards. De plus en plus de gens sont désillusionnés, surtout après toutes ces histoires entourant les fausses nouvelles aux États-Unis et après avoir constaté l’impact des réseaux sociaux sur les plus vulnérables, c’est-à-dire sur les enfants et les adolescents.

Wow… Tout ceci est assez déprimant merci!

Téléphone
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Alors, qu’est-ce que moi, jeune milléniale ayant été façonnée par l’Internet, je peux faire pour calmer mon syndrome FOMO et me libérer de l’emprise des réseaux sociaux? D’abord, j’imagine qu’il faudrait que je fasse un effort conscient de ne pas aboutir sur Facebook dès que j'ai un moment libre. Il faudrait que je me reconditionne peu à peu à ne pas me servir de mon téléphone comme d’une sécurité, et me convaincre que le monde n’arrêtera pas de tourner si je ne consulte pas mon fil d’actualité. Le groupe Center for Humane Technology donne aussi sur son site quelques trucs pour rendre son téléphone moins distrayant, ce qui m’a donné le goût de prendre les choses en main. J’ai donc éteint toutes les notifications qui ne peuvent pas provenir d’un humain, ce qui veut dire que je reçois seulement des notifications pour mes messages textes, Facebook Messenger, Snapchat et WhatsApp. Aussi, j’ai activé une option pour que l’affichage de mon téléphone soit en noir et blanc. Ça peut paraître stupide, mais un écran perd effectivement beaucoup de son charme sans aucune couleur!

Cabane
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Si, vous aussi, vous êtes tanné(e)s de toujours vous retrouver sur les réseaux sociaux et que vous souhaitez réduire votre utilisation, je vous invite à vous questionner sur vos habitudes et à adopter quelques trucs pour vous détacher tranquillement du côté envahissant de la technologie. Ou alors, jetez votre téléphone dans une flaque d’eau, désinscrivez-vous de tous les réseaux sociaux possibles et déménagez dans une cabane en pleine forêt… Si tout le reste échoue, c’est là que vous me trouverez!

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