Tomber enceinte peut être une chose facile pour certains couples ou une chose très complexe pour d’autres. Dans mon cas, j’ai dû aller dans une clinique de fertilité. Lors de notre première rencontre, toute les cartes étaient mises sur table. Lorsqu’un couple a recours à des techniques d’insémination plutôt que par voie naturelle, il est plus à risque de connaitre une grossesse multiple. Pour ma part, je pensais m’être faite à l’idée. Par contre, lors de mon échographie de viabilité à 7 semaines de grossesse, la nouvelle qu’il y avait deux petits cœurs qui battaient à l’intérieur de moi m’a choquée. Mon copain sautait de joie à l’idée que notre famille s’agrandisse. Moi, je paniquais à l’idée de mener à terme une grossesse qualifiée à risque!

La nuit suivant l’examen, le hamster dans ma tête roulait sans arrêt :

– Est-ce que je vais avoir des bébés prématurés, ce qui engendre des problèmes respiratoires, des problèmes de succion et impossibilité d’allaiter et de multiples autres complications.

– Est-ce que je vais être alitée sans pouvoir sortir du lit pendant les dernières semaines, ou même les derniers mois de grossesse. Moi qui adore passer plusieurs heures au gym ?

– Est-ce que la santé des bébés allait être perturbée : plus de risque de complications du cœur, du cerveau, mauvaise alimentation d’un bébé ?

– Est-ce que je vais finir en césarienne sans possibilité d’accoucher naturelle ?

photoshoot de maternité, maman, mèreSource image : Geneviève Asselin-Demers

Bref, une grossesse multiple est une grossesse à risque. Inévitablement, tu dois être suivie par une gynécologue et non pas un médecin généraliste ou une super infirmière. Par chance, mon médecin était gynécologue, donc pas besoin de m’en trouver un autre.

De plus, dans plusieurs cas, les arrêts de travail  arrivent beaucoup plus tôt pour une grossesse multiple. Moi qui est de nature travaillante, mon arrêt à 20 semaines m’effrayait. Cependant, tout compte fait, ça m’a permis de bien me préparer à l’arrivée de mes petits anges.

Il est vrai que, dans plusieurs cas, les grossesses multiples finissent avec des bébés prématurés. Sinon, ça finit avec quelques semaines alitée pour éviter de commencer le travail et débuter la dilatation du col. Il ne faut pas s’attendre d’atteindre la 40e semaine! La chambre des bébés, le shower, tout doit être prévu un peu d’avance.

Pour une fille sportive et active comme moi : mon copain, ma famille, mes ami(e)s s’étaient préparés au pire et essayaient d’envisager des plans A, B, C… Z pour éviter que je tombe en dépression si le cas échéant d’être alitée ou forcer à l’arrêt complet si ça venait à arriver. Par chance, j’ai pu m’entraîner jusqu’au matin de mon induction. Par contre, lorsque je consultais les blogues de mamans de jumeaux/jumelles, ce que je lisais n’était pas toujours tout beau et tout rose, c’était même terrifiant.

photoshoot de maternité, maman, mèreSource image : Geneviève Asselin-Demers

Il n’est pas juste question de complications durant la grossesse, mais aussi après. Rares sont les grossesses de jumeaux qui arrivent à terme. Les bébés naissent avec un poids très léger, ce qui nécessite une hospitalisation de quelques semaines ou quelques mois. Il est alors nécessaire de faire des allers-retours chaque jour pour voir les bébés à la pouponnière et la maman peut mettre une croix sur l’allaitement exclusif. La majorité des bébés sont sous incubateur. Il n’y a aucun moyen de prendre les bébés dans nos bras. Ils sont gavés et non nourris avec le lait maternel qui apporte tant de bons nutriments et de bienfaits.

De plus, les petits bébés peuvent, éventuellement, avoir des problèmes d’asthme, car les poumons sont les derniers organes à se développer. Ils peuvent avoir des problèmes de succion, ce qui conduit à un allaitement difficile. La montée de lait de la mère peut aussi être retardée si les bébés arrivent trop à l’avance. Le corps de la maman n’est pas prêt.

Finalement, l’option de finir en césarienne n’est pas à négliger. Durant le travail, qu’il soit provoqué ou non, certains accouchements tournent mal ou, tout simplement, les bébés sont mal placés au départ : avec deux bébés dans le ventre d’une mère, c’est difficile de pratiquer une inversion. La césarienne peut être d’urgence, mais ça arrive assez souvent. Il est aussi possible de sortir un bébé par voie naturelle, mais que le second décide de se tourner en siège à la dernière minute. Dans l’impossibilité de le sortir, l’accouchement se termine dans la salle d’opération avec une césarienne. En plus d’avoir le vagin abîmé, tu as aussi l’abdomen charcuté.

photoshoot de maternité, maman, mèreSource image : Geneviève Asselin-Demers

Bref, une grossesse gémellaire n’est pas sans problème. La prise de poids pour la mère est aussi plus grande, plus de risque de vergetures, d’accumulation de peau molle suite à l’accouchement, de rétention d’eau, d’anémie, de problème de santé parce que deux nécessitent énormément d’énergie et de nutriments provenant de la future maman. Alors, si vous apprenez qu’il y a 2, 3 ou même plus d’un cœur qui bat dans votre utérus, et bien, attachez votre tuque avec de la broche et préparez-vous à 7-8-9 mois de travail intense.

Je tenais à mentionner pour finir qu’une grossesse dite di-di, mono-di ou mono sont très différentes. J’ai eu une grossesse di-di, ce qui signifie deux bébés, deux poches, deux placentas, donc moins de risques et de complications, car des cordons ombilicaux distincts nourrissent les bébés séparément. Une grossesse mono signifie des jumeaux identiques, une poche, un placenta : un bébé dominant peut prendre tous les nutriments et ne rien laisser à bébé #2 et, ainsi, apporter son lot de complications.

Mais restez positive, il y a aussi de belles grossesses gémellaires. Il ne faut pas se fier aux histoires d’horreur et se faire sa propre histoire.

Aux futures mamans, je vous souhaite bonne chance et bonne rencontre.

Source image de couverture :Geneviève Asselin-Demers
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