J’ai l’impression que les gens de mon entourage sont tous rendus à une autre étape dans leur vie ; ils ont fini leurs études, ils ont un emploi, ils ont une maison.

Moi, il faut que je finisse mes études, que je me trouve un emploi, que je rembourse mes dettes d’études, que j’épargne des sous, que je me trouve éventuellement un endroit pour vivre qui ne sera pas un appartement à côté de l’université, etc. 

Je n’ai habituellement pas envie de sauter des étapes! Alors que plusieurs de mes amies d'enfance avaient dont hâte d’être « plus grandes », moi, je n’avais pas envie de vieillir. Je n'en ai jamais eu envie! J’ai toujours voulu rester un enfant. Or, maintenant que je me tiens avec des gens un peu plus vieux que moi, qui sont déjà bien installés dans leur « adultitude » (une attitude d’adulte, tsé), j’ai hâte d’en être rendue là, moi aussi. 

J’ai hâte.

Hâte d’avoir ma petite routine de vie confortable. Étant assez casanière, j’ai hâte d’avoir ma maison, faire la cuisine, avoir ma petite cloche de dessert remplie de biscuits ou de muffins faits maison. De faire la vaisselle, de faire mon petit lavage. D’être beaucoup trop contente d’acheter un nouvel aspirateur ou une nouvelle poêle à crêpes.

J’ai dont hâte de recevoir! De mettre les manteaux des invités sur le lit de la chambre des maîtres et leurs bottes dans le bain (c’est comme ça que ça se passe chez nous, pose pas de questions). De discuter autour de l’ilot ; parler de mes nouvelles armoires, m’assurer que les invités ne manquent de rien et passent un bon moment, etc.

Puis de dire à la visite à la fin : « Vous reviendrez là, on est pas sorteux! ». 

J’ai hâte de revenir du travail, prendre une petite coupe de vin et écouter mes programmes à la télévision ou mes séries sur Netflix. Tout ça, la tête posée sur les épaules de mon amoureux, en flattant notre chat sur mes genoux et raconter ma journée. Chialer un peu sur le prix de l’essence, de l’épicerie et du souper qu’on doit faire. La base, quoi. 

J’ai hâte aux fins de semaine. J'ai hâte de passer des journées en pyjama dans le salon.

J’ai hâte au temps des fêtes, décorer ma maison, faire mon sapin ! 

J’ai hâte de partir en voyage et de revenir en me disant que, au bout du compte, on est bien chez soi.

J’ai hâte d’avoir un chez-moi, mon propre endroit, ma petite vie avec mon petit monsieur, mon petit chat. 

Peut-être que j’idéalise cette vie adulte.

Je suis consciente qu’il y a bien des moments décourageants, frustrants. Du ressentiment envers la routine, les journées qui passent et qui se ressemblent, le budget, etc. Mais n’empêche que ça me donne de la motivation! C’est comme un but à atteindre. 

On me dit souvent qu’à mon âge, je suis censée vivre les plus belles années de ma vie. Je me permets d’en douter. Oui, j’ai passé, et je passe, de très bons moments, mais je suis certaine que d’autres encore plus beaux s’en viennent.

Et j’ai hâte!

Source de l'image de couverture : Unsplash
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