Le 16 avril dernier, je passais la ligne d'arrivée de la dernière étape du Marathon des Sables 2016 (MDS), soit un total de 257 km sur 6 jours. C’était le point culminant d’une expérience forte et riche en émotions. Six semaines déjà et pourtant, j’ai l’impression que c'était encore hier. Il faut croire que c’est normal, car pour plusieurs, c’est l’aventure d’une vie: on y vit des sensations uniques, on se découvre, on pousse nos limites, on rencontre des gens extraordinaires… bref, on carbure à l’adrénaline et aux émotions. Mais depuis mon retour, une question me revient sans cesse: « Et après? »

MDS

Deux années de préparation, de rigueur, de sacrifices, de réussites et d’échecs pour un objectif unique et précis. Une fois atteint et célébré, on ne peut revenir à la case départ. Un peu comme un politicien, le lendemain d’une défaite électorale, son environnement change drastiquement, sans avertissement ni période d’adaptation, il se retrouve seul. En fait, on réalise qu’on a mis tellement de temps à préparer le « Pendant » qu’on a oublié le « Après ».

MDS

Six semaines après avoir repris mes esprits, retrouvé mes proches et repris les dossiers professionnels en suspens, je réalise que j’ai grandi… et changé. Si pour plusieurs le MDS constitue le projet d’une vie, pour moi, c’est le projet d’une nouvelle vie. Je ne sais pas encore ce que je ferai exactement, mais une chose est certaine : je veux goûter à la vie, je veux la vivre et non la voir défiler devant moi. Je vis dans une société régie par des lois, des règlements, des traditions et des coutumes. Je n’ai pas l’intention de tout changer; je fais seulement le choix de décider quel sera mon chemin. Et constater que je suis une personne de défis, et que ces défis peuvent se trouver autrement que sur le plan professionnel ou financier. À la question qui revient toujours : « Et après? », je réponds aujourd’hui : « Une multitude de défis, peu importe la nature de ceux-ci ». Et pour la course? Elle va se poursuivre, ancrée dans ma routine hebdomadaire et très certainement, je vivrai un ou d’autres ultra-marathons dans un avenir pas trop lointain. Certes ce n’est pas facile, car la motivation me fait parfois défaut, mais je me connais et la routine n’a pas de prise sur moi.

Avant de terminer, je vous fais cadeau de cette réflexion:

« Lorsqu’on pousse ses limites, lorsqu’on sort de sa zone de confort, lorsqu’on fait un choix pour soi et non pour les autres, on réalise qui on est … ou on n’est pas. Et ça, c’est essentiel. C’est vivre. C’est exister. Offrez-vous le tous. »

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