Douze mois.

12 mois se sont écoulés.

52 semaines.

365 jours.

8 760 heures.

31 536 000 secondes.

Depuis ton départ.

Tu peux mettre le chiffre ou bien encore le nombre que tu veux, mais la douleur reste la même. Ce n'est qu'une distance physique, point final.

Une distance physique du temps qui nous sépare. Qui sépare notre nous à nous. Notre nous à deux. Qui me sépare de ton corps. De tes lèvres. De ta main qui entrelace la mienne.

Et pourtant, les gens me disent et me répètent que le temps finira par arranger les choses. Les choses.... Les choses = mon malheureux petit coeur brisé et fatigué.

Qu'est-ce que cette phrase signifie réellement au fond...? Puisque le temps, ce ne sont que des chiffres qui défilent, encore et encore. Qui augmente et qui diminue.

Mais la douleur, elle, ne se compte pas. Ne se calcule pas. Ne tourne pas dans les aiguilles d'une montre. Et pourtant, crois-moi, je la ressens.

Je la ressens dans chacun de mes souffles, chacun des battements de mon coeur, chacune de mes larmes.

Un an... J'ai l'impression que vingt-cinq ont eu le temps de s'écouler.

Tellement tu es loin.
Tellement ton deuil à toi, de nous, s'est si vite estompé.
Tellement tu sembles heureux à nouveau, sans notre nous à nous, dans votre nouveau vous à vous.

Comme si le notre n'avais été que l'un de tes chapitres, tandis que tu étais l'entièreté de mon livre à moi. De la reliure à la couverture.

Tu as si vite tourné les pages de notre histoire, de nos années, passées à se dorloter, se caresser, à se voir grandir, observant notre si grand amour fleurir...

Comment as-tu réussi? Réussi à réécrire les lignes de nos promesses, de nos nuits, de nos tendresses? Réussi à réécrire la douceur de nos deux coeurs, de nos mains s'entourant de quelques maladresses? Comment as-tu réussi?... Réussi à réécrire ta vie avec quelqu'un qui n'est pas moi...

Je te promets que j'aimerais vraiment y arriver. Arriver à remplacer la chaleur que me procurait ta présence. Mais tu es parti. Et en passant le seuil de la porte, avec toi, tu as tout pris.

Alors, comment réécrire mes propres pages? Si avec mon coeur, tu as pris la fuite... Ne me laissant seulement que ce goût amer de vide.

mains toucher coupleSource image : Unsplash

TU étais mon amour.
Ma raison.

Tu étais toute ma vie, et moi, je ne faisais que partie de la tienne. Tu étais mon pilier. La plus solide de mes fondations. Et maintenant, j'ai cette sensation incessante et invivable, que chacune des secondes qui passent, mon monde me menace toujours un peu plus de s'écrouler.

 « Parce que tu m'avais promis. Promis un : Pour toujours, et à jamais. »

Avoir su qu'il y avait une date de péremption, je l'aurais surconsommé, encore et encore, et toujours plus. L'échantillon n'était pas suffisant. Et j'ai fini par arriver à épuisement des stocks...

Un beau pour toujours et à jamais, jusqu'à il y a 12 mois. 12 petits, mais interminables, mois. Du temps, et encore du temps.

Appelle ça comme tu veux, mais moi, je l'appelle un vide. Un immense vide. Je ne suis plus si sûre d'y croire, à ce fameux temps. Sans doute parce que j'en ai perdu la notion. Je n'y crois plus.

Pourquoi? Parce que sinon, j'imagine, je percevrais la fin. La fin de cette douleur. De cette peine.

La fin de ce tunnel sans fin. De cette boule qui gruge chacun de mes mots. De ces pensées qui me retiennent sans cesse dans le passé. De tous ces souvenirs, coulant maintenant sur mes joues, transformant cet ancien bonheur, en pleurs. De tous ces gens qui tentent éperdument de faire taire mes maux, avec de simples et vides mots. Avec des chiffres qui ne veulent strictement rien dire.

J'ai mal, c'est tout. J'ai mal parce qu'il est parti et qu'il ne reviendra pas. Jamais je n'oublierai. Mais j'ai réalisé que j'apprendrai. J'apprendrai à vivre avec cette douleur continuelle qui résonne dans ma poitrine.

Mais je l'accueillerai, au lieu de la détester. Par contre, aujourd'hui, j'ai mal. Laisse-moi avoir mal.

Mal que tu aies été l'amour de la vie, et qu'elle, était l'amour de la tienne. Et que malheureusement, ni aucune physique, aucun chiffre et aucun nombre, ne pourront jamais résoudre cette équation.

Source image de couverture : Unsplash
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