Ça fait maintenant deux mois que mon copain et moi sommes végétariens. C’est une lente transition que nous avons entamée, il y a plus de deux ans. À ce moment-là, je ne pensais pas que j’éliminerais complètement la viande et les poissons de notre alimentation. Sans trop me poser de questions j’avais simplement décidé de cuisiner végé deux ou trois jours par semaine, pour faire changement. En prime, mes filles y trouvaient leur compte.

Éventuellement, j’ai commencé à me poser des questions sur ce qui m’amenait à m’intéresser au végétarisme. À me renseigner notamment sur les enjeux environnementaux et la cruauté animale. Plus j’en apprenais, plus j’étais convaincue que je devais en faire plus. J’ai d’abord décidé de ne plus cuisiner de viande rouge. C’était assez facile, puisque mes filles et mon copain n’en appréciaient pas tellement le goût.

J’hésitais toutefois à faire le grand saut, puisque ma décision n’impliquait pas que moi. J’avais l’impression de devoir réapprendre à cuisiner ou d’être à risque de développer des carences alimentaires. Je dois admettre que j’avais aussi peur des préjugés ou de paraître ingrate lors des rassemblements familiaux. Je croyais devoir faire le deuil de certains souvenirs associés aux plats traditionnels partagés lors des fêtes ou d’occasions spéciales.

famille repas végétarienSource image : Unsplash

Par chance, mon copain a décidé d’embarquer avec moi dans cette transition et il m’a encouragée à m'informer davantage pour chasser mes craintes. J’ai consulté plusieurs blogues et articles sur le sujet en plus d’emprunter un paquet d’ouvrages à la bibliothèque. J’ai également rencontré une nutritionniste qui est venue à bout de mes préjugés. Comme c’est une ressource qui n’est pas accessible à tous, je recommande la lecture du livre Ménager la chèvre et manger le choux écrit par les nutritionnistes Hélène Baribeau et Marjolaine Mercier. Il est très accessible et disponible dans la plupart des bibliothèques.

Certaine de mon choix, j’ai réinventé nos recettes préférées pour les adapter à notre nouvelle réalité. J’ai aussi découvert tout un monde de possibilités grâce à de nombreux comptes Instagram, livres de recettes et blogues culinaires. Il y a une multitude de produits intéressants facilement disponibles sur le marché. J’ai même économisé assez d’argent lors de mes épiceries pour privilégier plus souvent l’achat de produits locaux, bio et en vrac.

Je ne me sens cependant pas à l’aise d’imposer ce choix à mes filles comme elles sont encore très jeunes. Mon copain et moi avons donc décidé d’être ouverts avec elles lorsqu’elles nous posent des questions sur notre alimentation tout en leur laissant la possibilité de consommer de la viande si elles le souhaitent. Après tout, c’est nous qui leur avons appris à en manger. Je ne trouve pas ça très compliqué d’ajouter de la viande dans ce que je cuisine quand elles me le demandent.

Quant aux autres, j’ai été étonnée de leurs réactions. J’ai expliqué ma transition avec le plus de neutralité possible, parce que la dernière chose que je souhaite, c’est de juger ceux qui font des choix différents des miens. Ils étaient très ouverts et même curieux de découvrir ce que je cuisinais. Lors des rassemblements familiaux, je m’informe simplement du menu pour prévoir une version végétarienne similaire.

La clé dans tout ça, c’est d’y aller à son rythme et de ne pas avoir peur d’assumer ses choix, même s’ils sont différents.

Source image de couverture : Unsplash
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