Je suis la première à dire que je déteste tout le monde.

J'ai l'affreuse tendance (à ce qu'on me dit) de partir du principe que je ne peux faire confiance à quelqu'un jusqu'à ce que cette personne me prouve le contraire. Je ne suis pas une cynique, mais je ne dois pas être bien loin.

Beaucoup de choses du comportement d'autrui m'énervent royalement et je suis prompte à dire que l'être humain est particulièrement idiot, dans son ensemble.

S'il y a quelque chose que la pandémie nous a démontré, c'est bien cela!

Suis-je la seule à être énervée lorsque quelqu'un marche devant moi et s'arrête subitement pour regarder son téléphone, en plein milieu du trottoir? Ou alors lorsque mes voisins de table au restaurant parlent trop fort? Encore plus lorsque quelqu'un écoute sa musique sur haut-parleur dans le métro (ou dans n'importe quel espace public).

Je juge ceux qui portent leur masque sous leur nez après deux ans de pandémie, ceux qui ne sont pas gentils avec des agents de service à la clientèle, ceux qui ne donnent pas de pourboire au restaurant.

Mais je ne suis certainement pas la seule à monter sur mes grands chevaux.

Que dire de la haine collective envers Nickelback? Je ne l'ai jamais comprise. Je ne les aime pas vraiment, mais je ne vais pas aller rire de ceux pour qui il s'agit de leur groupe favori. Ils pourraient très bien rire du mien en retour. Mais Internet s'est régalé de cette blague pendant des années, en se basant sur la haine des gens.

Et je ne partirai pas sur le Cancel Culture. Ce mouvement, qui aurait très bien pu avoir une valeur humaine, a dérapé et a été rattrapé par les constamment offusqués pour rien qui pensent que tout est démon. Important de spécifier que je ne parle pas comme les messieurs qui disent qu'ils ne peuvent plus rien alors qu'ils viennent de commenter le décolleté d'une collègue de travail et qu'ils ont été reportés aux ressources humaines. Ça, c'est problématique pour de vrai. Je parle des Karen 2.0.

J'ai cependant une parcelle d'optimisme en moi.

Elle me chuchote que je devrais être plus conciliante. Que les gens ne sont pas si pires que ça, dans le fond! Qu'on a seulement le jugement facile et le tempérament impatient. Que certaines personnes agissent d'une certaine manière parce qu'elles sont malheureuses, qu'elles n'ont pas été bien informées ou qu'elles ne savent pas comment s'exprimer autrement.

Mais est-ce vrai ou est-ce que je me leurre pour avoir l'air d'une bonne personne?

Je suppose qu'on devra s'en reparler lorsque je serai une dame aigrie d'un certain âge. D'ici là, je tenterai d'avoir un esprit plus ouvert sur les choses qui m'énervent...tout en continuant probablement de détester tout le monde. On ne change pas, comme dirait Céline Dion.

Source de l'image de couverture : Bloomberg
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