On se prépare du mieux qu’on peut tout au long de notre grossesse à l’arrivée de notre petit trésor. On fait un plan à notre image... Pour ma part, j’étais suivie en clinique de gynécologie par une merveilleuse médecin, A.B, et j’accoucherais à l’hôpital le plus naturellement possible : ballon, bain, musique étaient au menu. Une autre chose était bien indiquée dans mon plan de naissance : j’allaiterais, pas de formule pour mon bébé! Mon chum était bien au courant, même si ça se finissait en césarienne, on la met au sein, pas de formule!

Mes premières contractions ont commencé le 22 février. Nous croyions que c’était le moment, mais c’était plutôt une longue période de latence qui commençait. C’est seulement le 8 mars que tout débuta pour vrai.

Le 8 au matin, après une nuit de douleur, nous nous rendions à l’hôpital, espérant que mon col avait bougé… Ce col qui restait à trois malgré des semaines de contractions. J’en étais à ma 40e semaine de grossesse. Cette fois-ci, malgré un col qui n’avait toujours pas bougé, on me garda à l’hôpital et la médecin de garde, que je ne connaissais pas encore beaucoup, V.B, me proposa de rompre mes eaux. Malgré cela, mon col ne bougeait toujours pas. Nous décidâmes de me provoquer. V.B me demanda si je voulais la péridurale. Moi j’avais cette histoire d’endorphine transmise au bébé en tête, mais finalement (et par chance!), j’ai décidé de prendre la péridurale. Malgré cette journée très achalandée à la maternité, V.B était toujours très calme lorsqu’elle venait me voir, elle était de bons conseils, je l’aimais déjà.

Nadia Tatonetti enceinteSource image: Nadia Tatonetti

L'accouchement

Finalement, par magie, j’étais enfin prête à pousser! Enfin! Nous attendions que V.B arrive d’une césarienne et lorsqu’elle arrive, on s’installe : trois poussées et ma magnifique puce, qui s’est fait tant attendre, était là, en grande forme. Papa coupe le cordon, je fais du peau à peau avec mon bébé, ensuite je la donne à papa afin qu’il puisse le faire à son tour avec sa fille. Ils étaient beaux à voir ensemble, je ne pensais pas les laisser ensemble si longtemps par contre.

Je parlais avec mon chum lorsque je sentis quelque chose. Je regarde sous les couvertures, je vois du sang, alors j’informe ma superbe infirmière. V.B vient aussitôt arranger cela. Oups, je saigne encore. V.B revient, rien à faire, je sens le sang sortir de mon corps. Mon infirmière pèse sur mon utérus pour réduire les saignements, car lorsqu’elle lâche, le sang coule à belle allure. Je suis calme, je grelotte, j’ai froid, ma pression baisse sans cesse… Malgré tout, je reste bien réveillée. Je regarde mon chum et mon bébé, je vois qu’il est inquiet, je lui demande s’il va bien… Il me demande : «  Toi, tu vas bien? » Je vois qu’il regarde ma pression baisser, et là je sais que quelque chose ne va pas.

V.B nous annonce que nous devons aller au bloc pour un curetage afin d’arrêter l’hémorragie et c’est là que je fais la rencontre d’un deuxième médecin qui vient en renfort, une autre femme formidable, E.B. En quittant la chambre, je demande à mon chum d’appeler ma mère, je veux ma mère. Je crois que je chante des chansons à mon bébé en quittant la salle d’accouchement pour le bloc. Et là, je pense à mon allaitement : « Si je ne suis pas là, il va falloir lui donner de la formule, il faut je dise à mon chum que c’est correct », mais je suis déjà en chemin pour le bloc. Je dis bonjour en chemin à une charmante infirmière, L., qui avait déjà pris soin de moi. Je suis quand même calme, quand on me transfère de ma civière à la table d’opération. Mais je sens mon corps se vider de sang ; j’ai peur.

Pendant ce temps, papa transfère dans notre chambre. Nous lui avions dit que je serais de retour dans 45 minutes. Quand une infirmière vient avec de la formule pour nourrir notre bébé, naturellement, il lui dit que je désire allaiter. Ils décident alors d’attendre un peu, mais une heure passe… Sans nouvelle, papa donne finalement de la formule à la seringue à notre bébé. Tout se passe bien… La seule chose, c’est que les heures passent et qu’ils n’ont pas de nouvelles.

Source image: Nadia Tatonetti

L'hémorragie

Je me réveille par moment. Je vois les médecins tout faire pour arrêter cette hémorragie, sans succès. On m’annonce finalement qu’on va devoir m’endormir… Je crois qu’ils me l’ont dit à ce moment, ce qui allait se passer, mais c’est un peu flou dans ma tête.

Aux petites heures du matin le 9 mars, V.B se présente dans la chambre où se trouve mon chum et mon bébé. Je ne vous dirai pas ce à quoi mon chum a pensé, mais il savait que ça n’allait pas. « Elle est maintenant hors de danger », lui dit V.B. Elle lui annonce que j’ai eu une césarienne d’urgence et qu’on a dû me retirer mon utérus. Ce n’était pas possible de me voir pour le moment et j’allais être transférée aux soins intensifs.

Je me réveille tout d’un coup, je ne peux pas respirer, pas parler, je panique, je ne comprends pas ce qui se passe, je veux tout arracher, on m’attache les mains et c’est là que je comprends que je suis intubée ; je me rendors. Je finis par me réveiller. Je ne suis plus intubée, j’ai la bouche complètement sèche, je suis branchée de partout, j’ai quelque chose qui me fait terriblement mal dans le cou. On me détache les mains… Je m’endors et je suis par la suite transférée dans une chambre avec plein de machines qui font du bruit. Je suis seule : « Où sont mon chum et mon bébé ? » Je veux mon chum, je veux ma mère, je veux voir quelqu’un.

V.B arrive dans la chambre. Je pleure, je lui dis sans arrêt merci, je vois qu’elle a le cœur gros. Elle m’explique que c’était la dernière alternative, qu’ils n’ont pas eu le choix, que je leur ai fait très peur. J’ai eu 5 transfusions, 5 plasmas durant l’opération. Je suis terriblement enflée, en fait, je suis méconnaissable. Je pleure… Je demande de voir mon bébé. V.B regardera ce qu’elle peut faire.

Finalement, ma famille arrive. Je crois que ma mère n’a pas conscience de ce qui vient d’arriver. Mon chum arrive, nous pleurons, « Il est ou mon bébé ? Il va bien ? » dis-je… « Oui » me dit mon chum. « Nous ne pouvons pas l’amener ici, elle est avec les infirmières. » Je me sens faible, je pleure, j’aimerais voir mon bébé. Je dis à ma famille d’aller la rejoindre.

J’essaie de me reposer, je demande une serviette pour me la mettre sur les yeux, mais le bruit des machines à côté de moi me dérange, je n’arrive pas à me reposer, je pense… Je ne sais pas combien pesait mon bébé, quelle est sa grandeur et son APGAR. Je me sens triste...

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