Depuis plus de quatre mois, tu fais doucement ta place dans mon corps, dans ma tête et par-dessus tout, dans mon cœur.

Dans mon corps, tu prends une place immense et je ne parle pas seulement de ma poitrine qui ressemble maintenant à celle de Pamela Anderson ou de mon visage qui ressemble à un champ de fraises (Dieu merci, le maquillage existe!) Je pourrais aussi parler des brûlements d’estomac, des maux de tête, des trop nombreux pipis, des vomissements. Je te sais présent à chacun de ces moments et ceux-ci ont leur raison d’être; ils me sécurisent. Oui, je fais partie de celles qui se réjouissent après un vomissement, juste parce que c’est un signe de ta présence.

C’est spécial car je te sens vivre dans mon ventre. Je me rappelle avoir commencé par sentir des petites vagues ou des petites bulles d’air; un peu comme si tu nageais. Aujourd’hui, tes mouvements sont plus sentis et plus forts; un peu comme si tu avais un plaisir fou et que tu dansais. Chaque fois que j’ai la chance de sentir un de tes coups, j’aime croire que c’est ta façon de me dire que tu m’aimes. J’imagine que, déjà, tu sais que ta maman a besoin d’être rassurée et qu’il n’y a que toi qui puisses le faire. Toi, tu sais qu’un seul coup me suffit pour l’être.

source image: pexel

Dans ma tête, tu y es depuis de nombreuses années déjà. Adolescente, je pensais déjà au moment où je rencontrerais un homme, un vrai, à t’offrir comme papa et ainsi, pouvoir enfin planifier te connaître. Rapidement, j’ai reconnu cet homme en ton père. Aujourd’hui, sachant que tu es là pour vrai de vrai, tu es dans ma tête et dans mes pensées à chacune des secondes qui passe. J’aime te visualiser, toi, petit être que j’imagine rempli de douceur, calme et sensible. Je te parle souvent et je parle de toi peut-être même trop souvent. Je te caresse et te protège; tu es mon précieux, mon trésor.

Et dans mon cœur, mon enfant, tu y es depuis le jour où le médecin a déposé des millions de possibles petites vies en moi. Ce jour-là, c’était un «quitte ou double». Ce jour-là, heureusement pour nous, ça a été un «double» et  MAGIE! (ou SCIENCE!), te voilà. Et du même coup, me voilà maman. Ce jour-là, je t’ai dit que je t’aimais déjà. Et cet amour-là, je peux te promettre qu’il ne cessera jamais de grandir. Il grandira au même rythme et aussi longtemps que toi, tu grandiras.

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