L’art de la conception.

On s’imagine toujours que ça va être rapide, que ça va fonctionner du premier coup, que si on ne fait pas ultra-attention, ça pourrait arriver malgré tout.

Parfois c’est le cas, mais parfois ce ne l’est pas. Et ça, on n'en parle pas assez.

C’est une situation intense et stressante, tout ça. Ça soulève plein de questionnements, pour les deux membres du couple.  

De notre côté, on ne voulait pas avoir un deuxième enfant trop près du premier pour plein de raisons. Alors, comment on gère ce “timing” là? Si on commence trop tôt, ça peut arriver super vite. Si on commence trop tard, ça peut prendre plus de temps que prévu. Personne n’a une boule de cristal! Il faut vraiment que le couple soit solide (et solidaire!) dans ce projet de vie.

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Pour notre premier, ça a pris un an.

Facilement. À ce moment, ma douce moitié travaillait sur sa maîtrise et il traitait du sujet de l’infertilité et les critères menant à l’acceptation ou non d’un dossier pour des traitements par les professionnels de la santé. D’un côté, c’était à l'avant-plan dans nos pensées. Et si? D’un autre, on savait qu’il fallait au moins 18 mois “d’essais” sérieux (avec suivis de calendrier et tout le tralala) avant de même penser aller consulter pour quoique ce soit. Oui, oui, vous avez bien lu, DIX-HUIT MOIS. Évidemment, si vous avez des soucis de santé ou autres situations particulières, ce délai ne va pas nécessairement s’appliquer à vous!

Tout est arrivé en même temps d’ailleurs  : offre d’emploi géniale dans mon domaine, déménagement, changement de région... et paf, un test de grossesse positif! 

Pour notre deuxième, ça a pris environ 9 mois.

C’était en pleine pandémie. Je jonglais deux emplois, mon niveau de stress de mars à septembre était constant, mon conjoint gérait beaucoup de choses de son côté aussi et, en plus, on avait un petit de trois ans à la maison. Il semblerait que c’est arrivé dès que les choses se sont un peu calmées dans notre brouhaha de vie. Les deux fois, au moment où on s’y attendait le moins. J'imagine que ça équilibre le tout. 

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Par ailleurs, parlant de pandémie, on entend souvent le terme “bébé covid”. Avez-vous pensé que peut-être que ça faisait plusieurs mois, ou même, plusieurs années, avant la pandémie que le couple essayait? Que son parcours était rempli d’embûches? Qu'ils vivaient ensemble des montagnes russes, tous les mois? Les petites blagues de “Ah, c’est ça que ça fait une pandémie et un confinement”, tu peux les garder pour toi. Les décisions de planification familiale des couples leur appartiennent. C'est tout. 

Bref, soyez conscient de tout ça lorsque vous annoncez que vous l’avez eu du premier coup.

Peut-être avez-vous des amis qui viennent de vivre une déception mensuelle après beaucoup d’essais. C’est super de l’annoncer et d’être heureux, mais c'est aussi tellement important de parler des hauts ET des bas. La seule chose que je vous implore est d'être ouvert aux conversations sur la période de temps que ça peut prendre. Et, surtout, d'avoir de l'écoute pour ceux et celles pour qui le chemin a été un peu plus complexe.

C'est un sujet qui devient de moins en moins tabou, mais qui le demeure un peu. La réaction de plusieurs lorsque j’en parle ouvertement est frappante. Ça prendra le temps que ça prendra et ce n'est pas toujours le temps qu’on pense.

C’est la première leçon d’être parent : ça ne se passe jamais comme tu l'as planifié!

Source de l'image en couverture : Pixabay
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