Avant de commencer, je veux mettre une chose au clair : je ne suis pas une grande sportive à la base, je ne fais pas de marathon et n’ai réalisé aucun exploit reconnu à ce jour. Aimer le sport est quelque chose que j’ai appris à faire.

Il m’a fallu du temps et quelques ruses pour y parvenir, car vraiment, ce n’était pas un coup de foudre en partant. En fait, de la fin de mon adolescence à il y a cinq ans, mes seules raisons pour faire du sport étaient de perdre du poids et parce que je DEVAIS en faire. Contrairement à mon père, ancien marathonien qui fait chaque jour du vélo l’été et du ski de fond l’hiver sans jamais s’en lasser, à ma sœur qui semble avoir suivi ses traces étant une grande passionnée de course et qui a complété son 5e marathon l’an dernier, à ma mère qui marche tous les jours et puis à mon frère, professeur d’éducation physique qui pratique 5-6 sports sur une base régulière, il y avait moi, qui n’aimais pas le sport. Ou en tout cas, qui n’arrivais pas à retrouver l’essence du plaisir tel que je le ressentais plus jeune. J’ai donc décidé de tout arrêter du jour au lendemain pour dissocier sport et poids, en me faisant la promesse que le jour où je recommencerais, ça serait, selon moi, pour des raisons valables. Je fus donc en grève pendant un peu plus d’un an.

Pendant la période pause, il s’est passé plusieurs choses dans mon corps. Moins je bougeais, plus l’envie de ne rien faire était présente. Aussi, moi qui fais de l’asthme et qui suis très allergiques aux animaux, j’avais observé que mes symptômes s’aggravaient, assez pour m’amener à l’urgence suite à une grosse crise. Sont apparus en plus des problèmes de foie que je n’avais jamais eu avant. Ça avait un impact direct sur ma santé, c’était fou.

Un an plus tard, je commençais à avoir des fourmis dans les jambes. J’ai vu des gens s’entrainer en groupe dans un parc et ça m’a fait réaliser que ça me manquait de jouer dehors. C’est en fonction de ce critère que j’ai choisi ma première activité : du bootcamp en extérieur. C’était parfait pour moi!

J’ai recommencé tout doucement, deux fois par semaine, pas plus. Je voulais laisser entrer le sport dans ma vie sans rien brusquer, me laisser le temps de l’intégrer dans ma routine. Je voulais, par le fait même, éviter les transformations physiques immédiates pour être certaine que ce ne soit pas une raison de le faire. C’est donc sur une période de plusieurs mois que j’ai senti ma forme revenir tranquillement. Le fait de faire de la musculation m’a permis d’avoir plus de force dans les jambes (je ne le suis pas naturellement) et m’a donné envie de réessayer des sports « de jambes » que j’aimais moins faire avant comme le vélo, les randonnées en montagne et même la course. Juste pour voir. C’était agréable. Ce fut le premier moteur de ma motivation.

En plus de bouger dehors, j’ai identifié que le côté technique du sport m’intéressait. Apprendre les bonnes méthodes, pratiquer, répéter et éviter les blessures, ça m’allumait. Les activités avec un coach sont donc parfaites pour moi et me permettent en plus de repousser mes limites.

course filles courirSource image: Unsplash

Par la suite, à force de voir ma sœur s’entraîner à la course avec passion, je suis devenue de plus en plus curieuse de réessayer ce sport. Elle a su me donner de très bons conseils pour apprivoiser tranquillement cette discipline. Premièrement, je courrais trop vite et j’essayais de parcourir une trop longue distance pour débuter, ce qui rendait l’épreuve décourageante. Je finissais le visage complètement rouge et j’avais de la difficulté à me rendre jusqu’au bout. Aucun fun ici. Il a donc fallu que j’apprenne à ralentir avant d’accélérer. J’ai débuté avec des intervalles sur des distances plus réalistes pour me permettre d’améliorer mon cardio et développer mon endurance. Le tout, sans me fixer d’objectifs, mais plutôt, en essayant d’observer les bienfaits de l’activité dans mon système et ma tête. À chaque fois que je revenais à la maison, je me sentais de bonne humeur et motivée. Bien sûr, il y a eu des hauts et des bas et je ne dis pas que chaque entrainement me semblait facile, mais quand j’étais moins motivée ou que je me sentais moins en forme, je me répétais que c’était correct. Et au final, j’étais toujours contente de l’avoir fait.

Aussi, je n’allais pas courir tous les jours, car encore une fois, je ne voulais pas partir en peur et tenais à introduire cette nouvelle activité en douceur. Je gardais aussi un cours de bootcamp à travers pour diversifier mon entrainement. À la fin de l’été, j’ai réalisé que j’avais du plaisir en courant. Je me sentais bien et je voyais une évolution dans ma forme et ma force physique. C’était plus que satisfaisant. J’ai tout de même pris une pause de course durant l’hiver, pour voir si j’allais m’en ennuyer…

Et le goût de courir m’est revenu en même temps que les tulipes du printemps. Pour satisfaire mon intérêt pour le côté technique du sport, ma sœur m’a offert comme cadeau d’anniversaire un suivi avec un entraineur afin d’évaluer ma technique de course et mon niveau de forme dans le but de me construire un programme approprié. Et il a été hors de question pour moi de monter sur la balance dans le bureau, car je ne voulais pas que ça fasse partie de mes objectifs. À la fin de l’été, je voulais être assez bien entraînée pour faire un 10 km avec aisance et avoir amélioré mon style.

Pour compléter le volet technique de la chose, j’ai acheté une montre GPS pour voir ma vitesse et mon kilométrage (achat non-obligatoire!). Contrairement à ma sœur qui est plus instinctive, j’adore m’entrainer avec la montre. C’est un petit côté technique qui ajoute à mon plaisir personnel. J’ai complété à la fin de cet été-là mon 10km avec grande fierté. J’ai couru avec la facilité des efforts que j’avais mis dans mon entrainement et surtout, j’avais réussi à le faire avec un grand sourire et dans le plaisir. Et le plus génial : je n’avais plus refait une seule crise de foie et mon asthme allergique avait diminué d’au moins 50%!

souliers de course groupeSource image: Lisa-Marie

Depuis, je continue dans cette voie, en essayant de laisser mon orgueil de côté et de ne pas être trop sévère envers moi-même. Et non, je ne pense pas faire de demi-marathon juste pour prouver que je suis capable de le faire. Je cours des distances que j’aime réaliser et c’est ça l’important pour moi. Je veux vraiment que le plaisir demeure en avant-plan, ce qui ne m’empêche pas de me donner à fond dans mes entraînements!

Je partage ici l’évolution de mon amour pour la course, mais ça s’applique au sport en général. Si certains se sont reconnus dans la «non-sportivité», je veux leur dire que même si on n’a pas ça en nous à la base, on peut développer l’intérêt du sport en se donnant du temps et en se permettant d’en essayer plusieurs avant de trouver le bon. Le fait d’identifier les éléments qui nous allument à travers ceux-ci peuvent être une bonne piste pour nous guider dans nos choix. J’espère que vous saurez laisser entrer un merveilleux sport dans votre vie vous aussi et, surtout, que vous aurez un réel plaisir à le faire.

Source image de couverture: Unsplash
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