J’écris pour moi, pour me libérer, pour m’exprimer, car écrire est parfois plus facile que parler. Savoir dire les bons mots aux bons moments. Savoir se taire, réfléchir avant de dire des phrases blessantes. Je suis une fille sans filtre pour plusieurs, ils peuvent avoir l’heure juste. Pour d’autres, je suis trop franche et directe. Dans mon couple, je ne parle pas, je me referme, je vais courir, je sors le méchant et j’évite la discussion. Toutes des sphères différentes où je joue un personnage et un rôle différent.

Geneviève Asselin-Demers, au micro, à une course

Des fois, je me questionne. Comment je peux aussi facilement parler devant un groupe pour donner mes cours de spinning? Comment ça se fait que je me débrouille aussi bien pour faire des allocutions de plusieurs heures devant des centaines de personnes lors de conférence? Comment je suis capable de défendre mes amis lorsqu’elles sont attaquées, comment je donne des conseils et comment je peux remonter le moral des gens en étant une motivatrice, une leader? Mais lorsqu’on parle de moi, quand je dois parler de mes émotions, de mes sentiments, je perds tous mes repères. Je suis un pilier, un modèle, j’ai une oreille attentive pour ceux qui m’entourent, mais en réalité je suis frêle, fragile et ma confiance en moi est loin de celle que je laisse transparaître.

Je suis là pour les autres, je les écoute, je les conseille lorsque c’est nécessaire et j’apporte mon soutien au meilleur de ma connaissance. Mais lorsque c’est moi qui ne va pas, lorsque c’est moi qui vis une peine, un surmenage, lorsque c’est moi qui me crée une montagne, qui m’inflige un stress ou simplement qui me mets de la pression, car tout le monde sait que la personne la plus critique envers nous-mêmes, c’est nous! Et bien là, je suis plus que nulle pour me remonter le moral, refaire sortir le petit soleil, mettre en application les conseils que je donne aux autres. C’est si facile lorsque la personne est extérieure, que cette personne n’est pas impliquée émotionnellement parlant.

Je me suis ouvert les yeux la semaine dernière quand une amie m’a demandé conseil, m’a demandé de l’aider, qu’elle vivait une passe difficile et qu’elle avait besoin de moi, de mon aide. Qu’elle avait besoin que je lui dise : « Tu es belle, tu es bonne tu es capable ». Mais en fait, c’était moi aussi qui avais besoin d’elle autant qu’elle avait besoin de moi. J’avais tant besoin de me faire dire : « Geneviève tu es belle, tu es bonne tu es capable ». Mais c’est cet orgueil mal placé qui fait de moi la fille d’apparence forte qui ne demande pas d’aide et qui est au-dessus de tout ça. Eh bien oui, cette Geneviève qui gagne des marathons a aussi ses faiblesses, elle est humaine après tout.

Je pleure, je me chicane, je me bats contre les préjugés, je me bats contre moi-même, contre les barèmes trop hauts que je me fixe. Je suis critique envers moi-même, beaucoup plus que je peux l’être envers les autres. Malgré les dires de mon copain qui pourrait mentionner que je suis un peu critique à la maison avec mon ménage, le lavage, la popote et tout le reste haha…

Alors si je peux donner un conseil, si vous n’êtes pas capable de parler, écrivez, relisez-vous et une fois relu vous pourrez avoir les idées plus claires pour discuter.

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