Je n’ai jamais eu la fibre d’une groupie. J’ai rencontré déjà quelques « personnalités connues » et si ce n’est de Guy Lafleur, jamais je n’aurai été impressionnée au point d’en perdre les mots. Mais Monsieur Lafleur était un très grand Homme. J’aurai aussi été soufflé pendant ma visite de l’exposition permanente sur Nelson Mandela au Musée Canadien pour les droits de la personne. Son chemin de vie est tout simplement incroyable. 

Je réalise donc que ce n’est pas tant la « carrière » des gens qui m’impressionne, mais  plutôt les individus qui ont gardé leur humanité alors qu’ils auraient facilement pu la laisser derrière. Avoir ou faire ne suffit pas, il faut être. Et être en 2022 est un défi quotidien.

J’ai assisté hier à une rencontre entre le cinéaste Oliver Stone et l’animateur Jean-François Lépine

Le controversé cinéaste a passé une partie de cet échange à se défendre sur sa prétendue amitié avec Poutine, à expliquer que la neutralité de son documentaire ne veut pas dire qu’ils sont de collusion, mais qu’e celui-ci sert à expliquer qu’il y a deux cotés à une médaille. J’ai pour ma part retenu de cet échange ce qui est vecteur d’inspiration pour lui, pour la réalisation de ses films. Et dans son cas c’est l’amour et la vie. Peut-il y avoir plus vrai comme catalyseur ? Est-ce que parce que certains ne se rangent pas du côté de l’opinion de masse, il faut les discréditer ?

Oliver Stone a combattu comme volontaire dans la guerre du Vietnam à 21 ans. Ce qu’il y aura vécu teintera son œuvre tout entière. Son film « Platoon » se veut être à l’image de son œil différent ; c’est un film de « guerre », un film de guerre qui nous laisse un goût amer… Les militaires y combattent l’ennemi, mais surtout, ils se battent entre eux, essayant tant bien que mal de garder leurs valeurs intactes. La dualité de l’homme… Monsieur Stone a fait dans le grandiose, mais au-delà de son œuvre, il a créé son œuvre à partir de  l’homme qu’il est.

Dans cette même vague d’humains pour qui j’ai de l’admiration me vient en tête mon ami Dung. Et ce n’est pas parce que c’est mon ami que j’ai de l’admiration pour lui. Dung est arrivé au Canada alors qu’il était âgé de 4 ans. C’est particulier parce qu’on m’avait prévenue au moment de faire sa connaissance qu’il pouvait m’envoyer paître, qu’il n’allait peut-être pas être gentil avec moi, que je risquais de passer une dure soirée. J’étais terrorisée à l’idée de le rencontrer. Ç’a été le contraire ; nous avons tout de suite fraternisé.  Et c’est sans dire le coup de foudre alors que j’ai rencontré sa femme et ses enfants.

Dung est un humain comme il ne s’en fait plus

Homme d’affaires, propriétaire des bars et des restaurants « Red Lougne/resto Kim » il est l’un des hommes qui donne le plus à sa communauté. Il travaille très fort à l’un de ses restaurants et quand il n’y travaille pas, il prend le temps de cuisiner de bons petits plats pour remplir un frigo communautaire où les gens dans le besoin peuvent aller se chercher à manger. Il cuisine divinement ; pour ma part, son tartare de bœuf est assurément le meilleur que j’ai mangé de ma vie. En remplissant le frigo de victuailles, il n’a aucune arrière-pensée,  il ne le fait pas pour s’attirer de nouveaux clients puisque les gens qui s’y nourrissent n’ont pas d’argent. Il le fait pour aider, simplement… Il donne sans compter. Il offre à des familles des moments de quiétude, des sourires, et des ventres pleins. Je suis privilégiée d’avoir un ami tel que lui… Mon ami Dung est  lui aussi un grand… 

Aujourd’hui je me sens privilégiée d’avoir serré la main du numéro 10, d’avoir passé une journée entière à apprendre Mandela à Winnipeg,  d’avoir pu hier assister à l’entrevue de M. Stone et d’avoir Dung comme ami. C’est au contact des grands qu’on a grandi, au contact du vrai qu’on devient meilleur.

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