L’automne passé, j’ai eu la chance de vivre l’une des expériences les plus gratifiantes de ma vie, celle de partir pour une session d’études aux Pays-Bas. Ça a été grandiose et épeurant et magique et horrible, et malgré toutes les formations et les témoignages que j’ai pu absorber, sans compter mon enthousiasme débordant, je ne suis pas sûre que j’étais tout à fait prête à vivre ce dans quoi je m’étais précipitée… Beaucoup de gens ont aussi une fausse idée de ce qu’est une session d’études à l’étranger, alors j’ai décidé de me porter volontaire et d’être brutalement honnête sur ce que j’aurais aimé qu’on me dise avant de partir.

voyager, voyage, session d'études à l'étranger, étudier à l'étrangerSource: Chris Lawton on Unsplash

Ça va te prendre du temps.

Personne n’a le même rythme d’adaptation, et ce pour toutes sortes de raisons. À mon arrivée, ma période de lune de miel n’a duré qu’un très maigre vingt-quatre heures. Après, bonjour le creux dans le moral pour trois semaines! Avec le recul, je peux dire que j’ai eu une adaptation difficile, mais probablement pas anormale. Mon problème, par contre, c’est que j’ai toujours été impatiente avec moi-même. Je croyais qu’en allant dans un pays comme les Pays-Bas, avec une société qui n’est pas si différente de la nôtre, je trouverais mes repères rapidement. Le choc culturel n’a pas été aussi extrême que si j’étais allée en Afrique ou en Asie, mais les petites différences deviennent de petits irritants qui s’accumulent et qui finissent par être éprouvants. Le seul remède? Se laisser énormément de temps pour s’ajuster, en allant même jusqu’à se dire que cela prendra toute la durée du séjour. Dans le meilleur des cas, l’adaptation sera seulement plus facile et plus rapide.

Tes meilleurs moments ne seront pas au début du séjour.

Cela se rattache évidemment à mon premier point : la période d’ajustement n’est pas toujours rose. Avant mon départ, mon entourage s’extasiait presque plus que moi sur l’aventure qui m’attendait. En résumé, tous avaient des idées préconçues, à partir du moment où j’atterrirais dans mon pays d’accueil, je vivrais les plus beaux jours de ma vie. En réalité, les premiers jours sont aussi excitants qu’ils sont exténuants et maladroits. Je me culpabilisais d’être fatiguée et malheureuse, alors que j’étais partie de mon plein gré! Je voulais que tout se passe bien à partir du jour un, alors que cela est complètement irréaliste. Rien ne sert de se mettre autant de pression pour apprécier pleinement son séjour dès les tout premiers instants, car même s’il peut être très agréable de découvrir un nouveau pays pour la première fois, il est presque certain que le meilleur reste encore à venir.

L’amitié change tout.

Pour moi, le vent a tourné après environ un mois quand j’ai commencé à me faire des amies dans mes cours. On pourrait penser qu’en allant s’établir ne serait-ce que temporairement à l’étranger, on devient plus indépendants. Eh bien surprise, l’humain reste une créature sociable! Ne jamais sous-estimer le besoin de bien s’entourer, cela peut même mener à d’autres aventures que l’on ne pensait pas vivre!

Source : Omar Lopez sur Unsplash

L’Internet est la plus belle invention du monde.

Un séjour à l’étranger n’est pas exactement le meilleur moment pour défaire le stéréotype du « millenial » en boudant l’Internet et les téléphones intelligents. La technologie fait en sorte qu’il est d’autant plus facile de rester connectés avec ses proches n’importe où dans le monde, et Dieu sait qu’on peut avoir besoin de ce contact! Google Maps est aussi devenu mon meilleur ami. C’est à se demander comment les étudiants des générations passées ont pu survivre à leurs possibles séjours à l’étranger… Cependant, ne pas se cacher constamment derrière un écran pour profiter pleinement de l’expérience!

Tu n’es pas faite en chocolat.

Et ça tombe bien, parce qu’aux Pays-Bas, il pleut huit jours sur sept! Donc, s’il avait fallu que je m’arrête à la température, je n’aurais absolument rien fait de mon séjour…

Cela dit, le fait de ne pas être fait en chocolat, ça veut aussi dire que nous sommes toujours plus forts que nous le pensons vraiment. Chaque petite difficulté, chaque petit irritant lié au choc culturel, tout cela peut être surmonté en s’ouvrant l’esprit et en devenant un peu plus humble. Même maintenant que je suis revenue, je reste surprise en me rappelant tout ce que j’ai pu surmonter.

Tout finit toujours par se placer.

Peu importe en quoi on peut choisir de croire, y compris seulement en nous-mêmes, il faut tout de même avoir confiance que tout finit toujours par se placer. Avec le temps et le soutien nécessaire, l’humain peut s’adapter à, à peu près, n’importe quoi. C’est ce qui rend l’expérience si gratifiante.

De débuts tumultueux où pratiquement seul l’orgueil me gardait à l’étranger jusqu’à une fin qui est apparue beaucoup trop vite, je me suis vue grandir et accomplir des choses incroyables. Je ne regrette rien de cette expérience qui m’a donné la piqûre pour la découverte du monde!

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