Trop souvent, nous les femmes essayons d’être une autre. Une bonne amie, une bonne blonde, une bonne mère, une femme à la mode, belle aux yeux des autres et pratiquant des passe-temps bien perçus par notre entourage ; bref, nous essayons d’être un idéal qui n’existe pas. Je me suis rendue compte, au fil des ans, qu’il est impossible de se mentir à soi-même bien longtemps. Tôt ou tard, le moule dans lequel nous essayons d’entrer, s’il n’est pas le nôtre, finira par se briser avec ou sans dommages.

Prenons-moi par exemple, lorsque j’étais au secondaire. J’étais (et je suis encore) très grande, trop grande disaient certains. J’avais la peau d’un blanc laiteux, ce qui n’était vraiment, mais vraiment pas à la mode pour celles qui auront vécu leur secondaire à mon époque. Je portais des lunettes (doublement loser) et j’étais de nature réservée. J’aimais la lecture, passe-temps plus ou moins cool et branché et le dessin, encore moins bien perçu. Bref, je n’étais pas la fille populaire qui rockait son secondaire. Croyez-moi, j’étais plutôt celle qui restait dans son coin et à qui personne n’osait parler.

J’ai tellement souffert de cette période qu’au Cégep, un changement s’est opéré en moi: je me suis fondue dans un moule et j’ai commencé à devenir quelqu’un d’autre pour plaire. J’ai commencé à aller au salon de bronzage, à mettre mes verres de contact 100% du temps, à m’acheter toujours les vêtements dernier cri parce que c’était à la mode et non parce que je trouvais ça beau et à délaisser la lecture pour les bars.  J’essayais d’être plus extravertie, de prendre plus de place. Savez-vous quoi? Ça marchait : j’étais devenue populaire, la fille avec qui les autres voulaient être amie, la fille que les gars voulaient comme blonde.

Le problème dans tout ça c’est qu’on ne peut cacher sa vraie personnalité qu’un certain temps : après on étouffe, on angoisse et on ne se reconnait plus. C’était mon cas et ça l’est encore aujourd’hui parfois. Encore trop souvent, je prends des décisions pour plaire à autrui qui vont à l’encontre de ma personnalité. Je porte des vêtements que mes amies et mon chum approuvent, mais que moi, je n’aime pas. J’acquiesce pour faire une activité qui dans le fond ne me dit rien pantoute. J’ai un mode de vie normale pour une fille de mon âge ce qui rassure mes parents : je possède une maison, une voiture et chat. Je travaille de 8h00 à 5h00… Le voyez-vous ce moule tant véhiculé par la société?  Ça marche par exemple, car 95% du temps, les gens m’aiment et m’apprécient, ils pensent que j’ai réussi, sauf qu’à force de me modeler pour plaire, je manque d’air et je me retrouve dans des situations qui ne me conviennent pas du tout….

Aujourd’hui, je me rends compte que les choses qui me rendent la plus heureuse sont les mêmes qu’avant que j’essaie de changer qui je suis vraiment. J’aime lire, écrire, rêver et dessiner, j’adore porter mes lunettes et je trouve que mon teint de lait est ben correct dans le fond. Je mets des talons hauts avec fierté parce que, même si je suis trop grande, j’adore ça dépasser tout le monde d’un bon 5 pouces. J’ai des goûts vestimentaires éclectiques, tantôt relax, tantôt ultra-tendance et ça me plait.  Je déteste la banlieue, ma voiture et la routine de 8h00 à 5h00 : ce n’est pas moi.  Ne vous détrompez pas, je fais encore des mauvais choix basés sur les standards de la société, mais de plus en plus, je m’en rends compte et j’essaie d’adopter ma propre voie, pour me choisir, choisir mon bonheur à moi.

La morale de l’histoire c’est que, quoi qu’il arrive, ne prenez jamais une décision pour quelqu’un d’autre, ne vous laissez jamais dicter quoi mettre ou quoi faire par la société et n’essayez surtout pas de vous changer. Vous êtes parfaites comme vous êtes, les autres n’auront qu’à s’y faire un point c’est tout! N’essayez pas d’entrer dans un moule qui n’est pas le vôtre!

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Source : http://www.hercampus.com/

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