Le dur retour à la réalité.

C’est connu : revenir de voyage n’est jamais facile.

Mon voyage à moi, il a duré huit mois.

Huit longs mois. Des mois de liberté, de découvertes et de rencontres inoubliables.

Des mois, des semaines, des journées, qui m’ont appris à être heureuse. Qui m’ont alloué une petite parcelle de ce que l’on appelle le bonheur.

Oui, le bonheur.

Un concept que tout le monde cherche et que très peu arrivent à atteindre.

À travers ce voyage, je suis sortie de mon cadre, sortie de ma routine, sortie de ma zone de confort. J’ai appris qu’il y avait autre chose, à l’extérieur de cette boite qui restreignait mes pensées.

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Source : Nick Tiemeyer via unspash.com

Détrompez-vous, je n’étais pas quelqu’un de fermé d’esprit. Seulement, une fois qu’on sort de chez soi, qu’on apprend à connaitre des gens qu’on n’aurait jamais eu l’occasion de rencontrer dans un contexte habituel, on comprend que nos pensées étaient encadrées par les connaissances que nous ont fournies nos parents, nos amis, nos professeurs. Sauf que ces personnes-là, celles qui nous apprennent la vie, sont-elles elles-mêmes sorties du cadre? Sont-elles elles-mêmes allées explorer un peu plus loin? Savent-elles seulement qu’il y a autre chose?

Comment nous enseigner à penser hors des normes, si elles n’ont jamais eu à le faire elles-mêmes?

Lorsque je suis partie, que j’ai tout laissé derrière moi et que je suis allée visiter un pays où personne ne me connaissait, j’ai eu l’occasion de repartir à zéro, de faire le vide de mes pensées et de me débarrasser de toutes les limites que je m’imposais. J’ai rencontré des gens qui, comme moi, ne savaient plus où ils en étaient. Des gens qui, eux aussi, se questionnaient. Ça m’a tellement fait de bien. Je me suis enfin sentie accompagnée dans mon sentiment de non-appartenance. J’étais toujours perdue, ça oui, mais je n’étais plus seule.

Tous ces mots sont si abstraits pour quiconque ne l’ayant pas vécu.

Ce que je veux dire, c’est que j’ai de la difficulté à m’identifier à ce que notre société actuelle considère comme la norme. Les procédés qui correspondent aux standards : s’éduquer, trouver un emploi, travailler 40, voire 50 ans de temps, puis prendre sa retraite.

Et si mon chemin à moi n’était pas tracé ainsi?

Et si je ne savais pas ce que j’ai envie de faire pour le restant de ma vie?

Et si je n’avais pas envie de me condamner à faire la même chose jusqu’à la fin de mes jours?

Et si j’avais plutôt envie d’élargir mes horizons?

Je n’arrive pas à comprendre le concept. À quoi bon passer une vie à se donner du mal? Se lever le matin en ne pensant qu’à revenir à la maison le soir. Passer cinq jours sur sept à attendre les deux autres. Dans quel but?

Celui de faire de l’argent?

Pour en faire quoi de cet argent? S’offrir des choses qui nous feront plaisir?

D’accord, mais quand? Deux jours sur sept?

Il nous reste donc 28% de notre semaine pour être heureux.

Le bonheur, ça prend plus que 28% de notre temps à se développer.

Le bonheur, ça s’exploite à  long terme. Ça germe, ça pousse tranquillement, puis ça finit par grandir et fleurir.  

Ça prend du temps. On ne s’épanouit pas en l’espace d’une fin de semaine.


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Source: unsplash.com 

On voit de plus en plus souvent ce message circuler sur la toile. Des voyageurs qui réalisent que la vie peut être différente de celle à laquelle on nous a préparé. Ça choque, ça plait, ça fait réfléchir.

Et s’il y avait moyen de revisiter le parcours classique? Moyen d’exploiter plusieurs passions, de mener plusieurs carrières en l’espace d’une vie. Et si notre parcours n’était pas un chemin tracé en ligne droite, s’il était plutôt chargé d’intersections, de carrefours et d’embranchements?

Et s’il y avait autre chose?

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