J’ai toujours été le genre de fille qui voyait cinq ans en avant d’elle. Mes moindre gestes étaient calculés, je savais exactement où j’allais. Rien ne pouvait me dévier de ma route. J’avais le portrait de ma vie dessiné depuis très longtemps. Au fond de moi, j’ai tout de même toujours senti que je voulais accomplir de grandes choses qui ne faisaient pas partie de ma vision de mon futur. Si ça ne rentre pas dans l’illustration globale de ma vie, c’était trop tard, ça n’avait pas sa place. Mon illustration était un plan sécuritaire et sans risque. Mais même si elle m’offrait la stabilité, ces désirs étaient encore présents dans mon esprit. Comme une quête inachevée, ça me chicotait à l’intérieur.

J'enviais ceux qui avaient l’audace d’accomplir ce à quoi ils aspirent. Pourquoi ai-je si peur de provoquer le changement? Pourquoi je ne suis pas capable de foncer dans mes projets? Pourquoi j’avais constamment cette arrière-pensée que certains chemins ne m’étaient pas destinés? Pourquoi je ne me sens pas digne de la vie que j’envie?

femme seule questionnement peur Source image: Unsplash

Puis, un jour, je me suis dit que c’était assez.

Je me suis rappelée qu’on ne vit qu’une seule fois et que si je ne fais rien pour moi, ici, maintenant, personne ne va le faire à ma place. Il est hors de question que j’accepte que je ne vais jamais accomplir que ce j’aimerais entreprendre, parce que je doute de moi ou parce que j’ai peur. J’ai tue la petite voix à l’intérieur de moi et je me suis dit que si je ne parlais pas de ce projet aux gens autour de moi, je n’allais pas connaître leur opinion, jugement, ou découragement. En gardant ça pour moi, j’avais moins de gens à convaincre que j’étais capable. Je devais uniquement me convaincre moi-même.

Fini le safety plan

Les yeux fermés, je me suis lancée. Sans jugement, seulement remplie de compassion envers moi-même. Je n’ai pas écouté ma peur face à l'inconnu ni mon égo qui me rappelait que je n’y arriverais probablement pas et que je ne devrais pas perdre mon temps à m’y investir.

sourire ballon drole plaisirSource image: Unsplash

C’était libérateur d’enfin foncer droit vers où je voulais aller depuis si longtemps. Et ce, sans retenue. Bien qu’en ce moment, je me dis que je ne fais que tâter le terrain avant le grand saut, je me répète un peu trop souvent que «ça n’engage à rien». Je sens que la porte de sortie n’est pas loin, mais je ne veux pas la prendre. Je veux aller jusqu’au bout. J’ai envie de m’accompagner dans ce projet et dans tous mes projets les plus fous.

Cette petite voix

J’ai finalement eu la réflexion que c’est vraiment terrible de s’auto-juger autant. Pourquoi on essaie pas d’être best friend avec cette voix si critique à l’intérieur de notre tête. Comment pourrait-elle changer son discours et dire «tu peux accomplir tout ce que tu souhaites, je suis avec toi», plutôt que nous remettre en question sans cesse. C’est un constant débat, mais je suis maintenant prête à tenir mon bout. Il est hors de question que je laisse mon ego dicter ce que je suis capable de réaliser ou non.

Je ne ressens pas le besoin de nommer ce que j’ai accompli, car de toute façon, ça n’aurait pas la même valeur aux yeux des autres qu’aux miens. Alors, cessons de vouloir se comparer. Commençons à vivre pour nous, sans jugement, guider par la motivation, la curiosité et la passion. Ayons l’audace de créer la vie et le futur auxquels on rêve doucement au fond de nous.

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