*Le féminin est utilisé ici dans le simple but d’alléger le texte. Celui-ci s’adresse à toutes les personnes qui vivent des bad body image days, qu’elles s’identifient ou non au genre féminin.

Un bad body image day, c’est comme un peu comme le principe du bad hair day, mais c’est une journée où tu haïs ton corps. Il n’a probablement pas beaucoup changé depuis hier, ton corps, hein… mais ces matins-là, tu te regardes dans le miroir et tu vois juste ce que tu n’aimes pas. Tes complexes sont amplifiés. Tu focalises là-dessus. Pis tu t’haïs. C’est dramatique, dit comme ça, mais je ne pense pas être la seule qui vit ce genre de matin-là. D’ailleurs, je vais spécifier que les bad body image days ne sont pas réservés à un groupe spécifique. Je pense qu’on peut toutes en avoir, peu importe notre poids, notre forme de sablier, de pomme ou de poire, ou même notre pourcentage de correspondance avec les maudits standards de beauté pas accessibles.

Alors, on fait quoi, quand ça arrive? 

Moi, j’essaie de me parler. Et en bonne fille de communication, je me suis développée quelques messages-clé à me répéter un peu comme des mantras. Bon, ce n’est pas facile, des fois ça fait du bien de pleurer un peu en constatant que mon corps change, que je vieillis, que j’ai grossi, que mes seins ne se tiennent plus pareil depuis que j’ai arrêté la pilule… je m’égare. Cela dit, je crois beaucoup en la force de notre discours intérieur. À force de se parler, on finit par se croire, alors tout se joue sur la nature de ce discours entre toi et toi. Je vous partage quelques-uns de mes messages-clé, en espérant que ça pourra aider au moins une lectrice.

Tu es tellement plus que juste un corps

Réfléchis : penses-tu que tes amis et ton/ta partenaire de vie t’aiment pour ton poids ou parce que tu as pas de rides? Si oui, sont superficiels en mautadit! Non, les gens qui t’aiment aiment ton âme, ta personnalité, ce que tu dégages, ce que tu accomplis dans la vie, ta générosité, etc., etc. Ton toi ne se limite pas à ton enveloppe corporelle, ça c’est juste ton vaisseau pour accomplir tellement plus de choses qu'être belle, voyons donc! En plus, y'a rien de plus subjectif que la beauté.

Demain est un autre jour

Peut-être qu’aujourd’hui, les hormones te jouent dans la tête, que tu te sens gonflée parce que tu as mangé un gros souper hier soir, ou peut-être que tu as mal dormi et que tu trouves ton visage bouffi. Peu importe la raison, c’est temporaire. C’est NORMAL d’avoir des jours où on se sent moins hot, alors fais de cette journée une occasion de prendre soin de toi, donne-toi un peu de self care et self love. Demain, ces pensées négatives auront fait place à autre chose.

Ton corps doit être célébré pour tout ce qu’il a traversé et tout ce qu’il te permet de faire

Celui-ci est important pour moi. Sans entrer dans les détails, je compose avec une maladie chronique et avec une condition rare pour laquelle j’attends une (3e) opération. Jeune, je ne pouvais pas vraiment faire de sport. Maintenant, oui. Je suis devenue plus active à la mi-fin-vingtaine. Mon corps, il a toujours été là pour moi, il a traversé beaucoup d’épreuves et avec lui, je peux marcher, travailler, jouer, courir, sauter, boxer, cuisiner, et [insérer ici plein d’autres verbes d’action]. Il me semble donc qu'il mérite d'être célébré et aimé, coûte que coûte, pas détesté.

Les standards de beauté et de minceur sont des concepts patriarcaux qui prennent ancrage dans le racisme et je refuse de m’y conformer

Je ne vais pas trop m’étendre ici non plus parce que ce texte serait beaucoup trop long. Il y a deux ans, j’ai lu le livre ANTI-DIET de Christy Harrison, que je vous recommande pour en apprendre plus sur l’approche de l’alimentation intuitive. Dans la première moitié du livre, elle retrace toute l’histoire de la culture des diètes, d’où ça vient, comment cela s'enracine dans le racisme envers les personnes noires, pourquoi l’IMC a commencé à être utilisé en médecine, d’où vient la grossophobie médicale et j’en passe. Bref, cette lecture m’a mise en t@b*$&?%, mais ça m’a aussi ouvert les yeux sur beaucoup de choses. Croyez-moi : une fois que vous comprenez d’où ça vient et à qui ça profite la culture des diètes, vous n’avez plus envie d’y contribuer. Plus facile à dire qu’à faire parce que c’est bien imprégné, mais je crois que c’est une réflexion importante à avoir.

Haïr ton corps ne t’apportera rien

Quand j’y pense bien, je me dis que je n’ai vraiment pas envie d’être la fille qui manque de confiance en elle, qui s’haït, qui veut se cacher, qui refuse de se faire prendre en photo ou qui ne va pas à des événements sociaux en raison de son apparence. La vie est courte, si on en profite pas, elle passera et un jour ce sera fini. Est-ce que les gens parleront de mon corps à mes funérailles? BIN NON. Alors pourquoi mon apparence devrait occuper 100% de mes pensées et prendre toute mon énergie? Passer ton temps à t'haïr, ça contribue juste à te faire passer à côté des belles choses de la vie. 

En conclusion, si toi aussi tu te sens parfois comme ça, je te conseille fortement de te poser des questions sur ton utilisation des médias sociaux. Est-ce qu'après avoir scrollé pendant des heures, tu réalises que tu ne fais que te comparer à de belles inconnues? Si oui, arrête donc de suivre ces personnes « trop parfaites » sur les réseaux sociaux, celles qui te font sentir « pas assez parfaite ». Je te conseille aussi de t’abonner à des gens body positive qui créent du beau contenu positif qui te fait sentir bien. Il y en a des tonnes sur instagram et tiktok!

Apprendre à aimer son corps, ce n’est pas un processus linéaire, mais plutôt un objectif de vie. La prochaine fois que tu as un bad body image day, réfléchis à ton discours intérieur et ne sous-estime pas son impact sur ton bien-être!

Photo de couverture par Marie-Michèle Tremblay

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