C'est une question qui me vient souvent à l'esprit et, qu'en tant que femme blanche hétérosexuelle, j'ai beaucoup de difficulté à répondre.

Ai-je le droit de défendre des causes que je ne représente pas?

J'ai envie de parler de racisme, mais je n'en ai jamais été victime et ça ne m'arrivera probablement jamais. Je me sentirais imposteur de me mettre à la place d'une personne issue des Premières Nations et de dénoncer le traitement qui leur est fait. Pourtant, j'en ai envie. Mais ai-je le droit?

J'ai envie de parler d'identité sexuelle, mais sauf embrasser de belles dames dans des partys de théâtre, je n'ai pas fait grand-chose. Je ne peux pas me mettre à la place d'une personne trans, non genrée ou queer. Je ne sais pas ce que c'est que de passer à travers ces questionnements ou de devoir justifier sans cesse qui on est auprès des autres. Leur histoire n'est pas la mienne.

J'ai envie d'aborder les problèmes d'accessibilités pour les personnes vivant avec un handicap. En écrivant cette phrase, je ne suis même pas certaine si c'est encore quelque chose qui se dit. (Je me suis renseignée et dire handicapée, c'est non, mais personne handicapée, ça va. Détrompez-moi si ce n'est pas le cas!) J'ai envie de demander des comptes et de me faire expliquer pourquoi l'accessibilité est souvent mise de côté lors de la construction d'immeuble. Pourquoi la majorité des autobus ne sont pas munis de rampes? Pourquoi les stations de métro avec ascenseurs sont limitées. Mais, sauf être en béquille pendant un mois, je ne peux pas savoir ce que c'est que de vivre avec cela au quotidien.

J'ai envie de parler de tout ça, mais je ne me sens pas que je suis la bonne personne pour le faire.

Je suis aussi consciente que ce n'est pas à ces personnes de faire notre éducation. Qu'ils ne sont pas le jeton d'une cause qui est censée leur appartenir, juste parce que. Qu'ils ne sont pas l'oriflamme de la diversité, que ce soit culturelle, corporelle, sexuelle ou autre. Qu'il faut prendre la peine de se renseigner et de comprendre par nous-mêmes. Qu'il y a des ressources en place pour nous instruire et qu'il est impératif de prendre le temps de faire ces quelques lectures.

Si ce n'est pour devenir un meilleur allié, un meilleur humain.

Je parle donc des combats qui m'habitent, notamment la grossophobie et le féminisme. Je ne me considère pas comme militante, il me manque quelques croutes à manger, mettons, mais je vais défendre mes convictions. Et si on a besoin de moi au front, je vais y aller avec plaisir.

Je connais ces sujets, je vis avec au quotidien. Je ne suis certes pas une experte, mais j'ai la motivation d'avoir tout en main pour faire avancer cette cause en laquelle je crois.

Pour ce qui est du reste, je n'ai pas de solution miracle, mais j'essaie de faire partie de la discussion. J'essaie d'être au courant de ce qui se passe et de faire mes devoirs. J'essaie d'être une alliée. Et si je dois monter sur le podium un jour, je serai prête!

Source de l'image de couverture : Unsplash
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