L’être humain est un éternel insatisfait. Il cherche aveuglément le bonheur alors qu’il le détient déjà, avare de toujours plus. Une fois le bonheur insoupçonné perdu, il se morfond en se promettant qu’il saura plus l’apprécier la prochaine fois. Aussitôt dit, aussitôt oublié. Il retombe dans l’engrenage de cette quête éternelle inassouvie.

Est-ce parce qu’on n’est pas habitué d’être heureux et que c’est difficile de se l’imaginer enfin? Est-ce c'est parce que nos attentes sont indéfinies ou même trop définies? Est-ce que c’est parce qu’on se tanne vite du bonheur et qu’on désire toujours le percevoir différemment ou le remplacer? Sommes-nous incapables d’apprécier le moment présent en raison d’un mode de vie accéléré?

Le meilleur exemple qui illustre ce que je désire refléter est nulle autre qu’une chanson de Passenger :

'Cause you only need the light when it's burning low (Parce que tu n'as besoin que de la lumière quand elle s’éteint)

Only miss the sun when it starts to snow (Tu t’ennuies seulement du soleil quand il commence à neiger)

Only know you love her when you let her go (Tu sais seulement que tu l'aimes quand tu la laisses partir)

Only know you've been high when you're feeling low (Tu sais que tu étais haut seulement quand tu redescends )

Only hate the road when you're missing home (Tu hais la route seulement quand tu t’ennuies de la maison )

Only know you love her when you let her go (Tu sais seulement que tu l'aimes quand tu la laisses partir)

main loin paysage manqueSource image: Unsplash

Vous voyez, c’est ça que je veux dire. On apprécie les choses une fois qu’elles ne sont plus. Aussi banal que de s’ennuyer de respirer normalement quand t’as le nez bouché. Aussi banal que quand tu as un « craving » de produits laitiers alors que tu ne peux pas en prendre, parce que tu es sur les antibiotiques, mais que t’en prenais pas tant à la base. Tu sais, quand tu dois laisser ton auto chez le garagiste et que t’aurais soudainement envie de parcourir 100 km. Quand tu travailles et que tu as hâte à tes vacances. Quand tu es en vacances et que tu as hâte de retrouver ta routine et que tu ne pensais jamais t’ennuyer du métro-boulot-dodo. Quand t’es en contexte de pandémie et que tu as l’impression que d’aller voir un film au cinéma c’était le bon temps, le temps où c’était accessible.

Ça me fait penser à une situation lors d’un de mes cours de philosophie éthique au Cégep. Le professeur avait demandé à la classe de répondre à main levée à la question suivante : Avez-vous trouvé le bonheur? J’ai levé la main aussitôt et je suis devenue gênée en remarquant que j’étais la seule et qu’on allait assurément me questionner, sachant intérieurement que la réponse était très personnelle. On m’a inévitablement demandé comment j’avais fait. J’ai répondu que je tentais d’apprécier davantage les petites choses de la vie puisqu’il y a eu un temps où j’étais tellement prisonnière de l’anxiété qu’il n’y avait plus rien qui existait en dehors d’elle. Ayant appris à composer avec celle-ci, j’ai appris à apprécier davantage les petits moments où je suis zen, bien qu’ils puissent paraître anodins et normaux pour n’importe qui. À ces dires, on aurait dit que j’étais devenue la nouvelle Copernic des temps modernes en dévoilant un schème complètement fou au même titre que l’était l’héliciocentrisme à l’époque.

Pourquoi ne pas reconnaître davantage les trésors du présent? Pourquoi ne pas être davantage reconnaissant des petites choses de la vie? Pourquoi ne pas voir le bonheur comme étant à portée de main, à l’inverse de le voir comme la quête d’une vie?

balançoire bonheur libertéSource image: Unsplash

Tu devrais voir les petits moments pour toi comme des obligations sur ta liste de choses à faire. Tu t’obliges à aller faire l’épicerie pour manger. Tu t’obliges à faire ton ménage, à te laver, à te brosser les dents, tu te réveilles pour aller travailler, tu paies tes comptes. Tu fais tout ça parce qu’il faut le faire. Prendre soin de soin ne devrait pas être considéré comme un luxe, comme une perte de temps ou comme quelque chose de second ordre, de non-essentiel. Si tu ne le fais pas, tu seras un jour incapable de faire les tâches que tu considères maintenant « obligatoires ». Tôt ou tard, ça te rattrapera. Ça serait dommage que tu finisses par t’ennuyer du temps où que tu débordais d’énergie et que tu aurais dont dû prendre soin de toi. Pas vrai?

Le bonheur, tu l’as déjà. Il faut simplement savoir bien regarder. Je t’encourage à faire l’exercice qui suit : Inscrire toutes les choses positives qui te font du bien dans une journée. Tu te considères malheureux? Pratique-les plus souvent. C’est pas assez? Pratique-les plus longtemps!

Et voilà! C’est le temps d’être heureux maintenant!

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