Je sais que tu me regardes avec envie, que tu observes en silence ma marmaille et que le goût de porter la vie à nouveau, d’en avoir d’autres, cet appel maternel vient te chercher d’un coup directement dans les ovaires.

Mais sache, ma chère maman de Un, que moi aussi je t’envie.

Je t’envie de ne pas avoir à faire autant de discipline à ton plus vieux pour lui apprendre les rudiments de la vie en communauté. De ne pas avoir à hausser le ton aussi souvent. De ne pas avoir à courir après le temps constamment. De pouvoir apprendre doucement de belles choses à ton enfant afin de le préparer éventuellement à un nouvel être qui pourrait arriver dans vos vies. D’avoir autant de moments précieux avec ton enfant, ton couple et toi, en tant que personne.

Je me regarde dans le miroir et je ne me reconnais plus.

Je traverse un océan de couches, de pleurs, de crises ; sans qu'on me demande si j’ai besoin d’aide pour affronter mes vagues. Pendant que tu caresses doucement l’idée d’en avoir plusieurs, alors que tu regardes les miens s’entrelacer dans une étreinte heureuse, sache que cette photo mentale n’est pas mon quotidien. Cette pression d’avoir des enfants rapprochées ne définit pas ta qualité d’être mère. Parce que je te l’avoue, maman de Un, la réalité est tout autre et j’aimerais bien que le temps s’arrête un peu afin que je puisse calmer cette montagne russe qui roule sans arrêt depuis que je suis maman de deux.

Alors, maman de Un, j’ai envie de te dire d’en profiter.

Profiter de ton Un avant qu’il ne devienne plus nombreux. Parce que, bien que tu seras comblée d’une surdose d'amour, ces précieux moments se seront envolés vers un tout nouveau rythme de vie qui ne sera plus jamais aussi parfait qu’il ne l’est, en ce moment précis de ta vie.

Signé

Maman un peu fatiguée de deux enfants rapprochés.

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