À toi, qui berces ta bedaine. Qui la cajoles. Qui la crèmes. Qui lui parles. Qui la protèges de tout. À toi, qui attends un petit miracle dans ce monde d’arcs-en-ciel et de pandémie à la COVID-19. À toi, qui chéris cet enfant depuis ta plus tendre enfance et qui l’aimes déjà d’un amour de lionne. À toi, la maman qui porte la vie dans un monde où le climat n’apporte rien de positif pour le moment.

À toi, la future maman qui a envie d’annoncer la venue d’un nouvel être important dans ta famille. Qui a trouvé des scénarios pas possibles et tirés par les cheveux pour chaque personne qui importe dans ta vie. À toi, qui avais envie de recevoir des félicitations, des câlins de réconfort, une tape dans le dos ou juste une accolade d’affection de la part de ton entourage, mais qui ne peux pas. À toi, qui as dû annoncer ta grossesse par téléphone ou par messenger parce que: COVID obligée. Ou à toi, qui attends et allonges trop longtemps le moment de l’annoncer pour le faire en personne auprès de tes proches...

femme enceinte mains sur ventreSource image: Unsplash

À toi, qui devais annoncer ta grossesse à ton employeur, mais qui n’as pas eu le temps. Qui dois maintenant te retrouver sur le chômage pour un temps indéterminé et qui retourneras probablement au travail angoissée avec ta petite bedaine en plus. À toi, qui l’annonces à ton employeur par courriel ou téléphone parce que c’est la seule issue. À toi, qui angoisses à cause de l’argent qui ne rentre pas pendant plusieurs semaines.

À toi, qui aimerais acheter du linge, de la décoration, mais qui ne peux pas magasiner. Parfois, par faute de magasins fermés ou par faute d’argent pas accumulé à cause de la mise à pied temporaire.

À toi, qui aimerais dont encourager les entreprises d’ici, qui ont de la difficulté à s’en sortir et qui te demandent ton aide. À toi, qui aimerais tant les aider, mais qui ne peux pas...

À toi, qui n’as pas pu entendre le cœur de ton petit bébé pour la première fois à l’hôpital, accompagnée de ton chum parce qu’ils devaient restreindre le nombre de personnes dans l’hôpital et qu’il a dû retourner à l’auto. À toi, la battante qui s’est rendue à son rendez-vous, qui s’est fait dire d’attendre deux heures, la vessie pleine, parce que le personnel manque, mais que ton rendez-vous est important! À toi, qui as attendu, seule, dans une salle scrutant les moindres faits et gestes des gens autour pour protéger ta bedaine du méchant virus. À toi, qui s’est rendue dans un hôpital stressant de COVID-19, pour être certaine que ton bébé était toujours là et qu’il tenait le coup lui aussi.

À toi, qui dois vivre tes rendez-vous de grossesse plus espacés pour que tu sortes le moins souvent possible. Quand toutes tes amies ont eu droit aux rendez-vous à chaque mois avec une séance magasinage juste après avec le chum et que toi, tu dois t’y rendre aux deux mois. Parfois, même juste au téléphone et seule pour diminuer les gens dans les centres périnataux et que tu dois te dépêcher de retourner chez toi immédiatement après, la peur au ventre.

femme enceinte de profil champ soleilSource image: Unsplash

À toi, qui vois comment l’humain peut être con dans des situations de crise et qui pleures en voyant ce qui se passe dans le monde présentement.

À toi, qui vois comment l’humain peut être bon dans des situations de crise et qui est émue par les gestes que les gens font par solidarité.

À toi, qui es déchirée entre le bon monde... Et le moins bon.

À toi, qui décides de garder la tête haute malgré le règne de terreur qui réside à l’extérieur des murs de ta maison. À toi, qui sors pour t’aérer les poumons avec ton chum et ton plus vieux en zieutant tous les suspects autour.

À toi, à nous, à eux...

On ne lâche pas, on va s’en tirer!

Il y a des groupes sur Facebook pour les mois de naissance des bébés, si ça peut t’aider. Parfois, ça met un baume sur le cœur.

Source image de couverture: Unsplash
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