Tout d’abord, je veux te dire merci d’avoir choisi cette femme pour porter ton enfant. Ce ne sont pas toutes les femmes qui sont faites pour la maternité, mais elle, elle avait ça dans le sang. Toi par contre, on ne peut pas dire que tu étais fait sur mesure pour la job. Quand tu as décidé que ce n’était pas pour toi, t’es juste parti…

père, dad, absent

Source : Giphy.com

Quand j’étais au primaire et qu’on jouait au «Moi mon père c’est le plus fort», j’étais la petite fille spéciale qui pouvait juste dire que sa maman était la plus cool des cools. J’avais encore foi en toi à cette époque, j’y croyais encore que tu viendrais me chercher et qu’on irait à la conquête du monde ensemble, mais je n’osais pas le dire tout haut parce que j’avais tellement peur que tu ne viennes pas quand tu disais qu’on allait se voir le lendemain. T’as réussi à me décevoir presque chaque fois. J’ai arrêté d’espérer pis j’ai grandi. J’ai fini par détester l’homme que tu étais, pis ça m’a amenée à me détester moi, parce que je te ressemblais tellement. J’ai fini par croire que c’est pour ça que tu ne voulais pas de moi, parce que tu te voyais en moi et que probablement tu te détestais toi aussi. Je t’ai encore donné une chance, pis encore une autre, pis un jour on était rendus proches. Tellement proches qu’on s’est mis à faire des activités ensemble, que je le sentais que tu m’aimais quand tu me serrais dans tes bras, que peut-être finalement, t’avais envie d’être mon père.

Au moment où j’ai arrêté de m’en faire et que je me suis ouverte à toi, tu m’as claqué la porte en plein visage. Je me suis promis que c’était la dernière fois. Tu m’as fait sentir comme si je n’étais pas assez bien pour toi pis malgré tout, je parle encore de toi parce que la petite fille qui espère est encore là quelque part au fond de moi. Sans te blâmer pour tous les mauvais choix que j’ai faits en cette matière, j’en ai vu passer des gars comme toi, avec le même caractère, que je pensais pouvoir changer parce que si eux le pouvaient, toi aussi t’aurais pu finir par m’aimer. C’était aussi une bonne préparation, une pratique, parce que les bad boys, ça court les rues alors que des pères, j’en ai juste un et si je tente ma chance avec toi, j’aurai peut-être pas un million d’essais. C’est drôle à dire, mais j’ai une job stable, mon appartement, un plan de vie concret, pis encore là, je cherche à avoir ton attention parce que juste pour une fois, j’aimerais tellement ça avoir ton approbation, que tu sois fière de moi. Je suis adulte pis je shake encore en-dedans à l’idée que jamais tu ne vas m’appeler un dimanche matin parce que tu t’ennuies de moi. T’as rendu ça très clair que jamais tu ne t’ennuierais de moi….

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Source : Giphy.com

Merci papa d’avoir choisi la bonne femme pour porter ton enfant. Merci d’avoir pris celle qui a endossé ton rôle en plus du sien pendant toutes ces années, celle qui s’est démenée pour que je ne me sente pas comme un enfant qui n’était pas désiré. Ma mère, elle est forte, elle est géniale, pis elle a recollé mes morceaux à chaque fois que tu les as brisés. Mes sentiments sont mitigés par rapport à toi; autant je t’en veux de ne pas avoir pris la peine de me connaître avant de me jeter, j’ai envie d’effacer et de recommencer. Est-ce que ça te tente, toi, d’essayer?

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