À la fin, que reste-t-il?

On nous répète souvent qu'il faut vivre le moment présent. Profiter du là, maintenant… Qu'on doit s'imprégner de l'instant pour le vivre en pleine conscience. Ça semble être à la mode ces temps-ci, la pleine conscience. J'ose espérer qu'elle durera plus longtemps que le groupe « Fun » qui pourtant avait tout pour se faire une place en raison de la pertinence de ses mots et de ses mélodies accrocheuses. J'arrête ici ma parenthèse boiteuse… Mais n'est-ce pas une tentative de trouver une réponse au rythme trop effréné de nos vies que de s'ancrer dans le présent?

Je suis une femme de citations, au grand dam de tous ceux qui m'entourent. J'en ai toujours une ou deux sous le coude. Je trouve merveilleux que les dires de certains ont été si forts, si puissants, qu'ils ont traversé les époques. L'une de celles que j'affectionne particulièrement est la suivante:

«  Il y a deux jours dans une année où l'on ne peut rien faire. Ils s'appellent Hier et Demain. Pour le moment, aujourd'hui est le jour idéal pour aimer, croire, faire et vivre principalement »

- Dalaï Lama

Et c'est si vrai, hier, c'est terminé déjà et demain, sait-on si nous serons encore vivants? La question se pose encore plus avec la réalité que nous vivons ces jours-ci de la pandémie. Que ce soit pour nous-mêmes, ou pour les gens que nous aimons, prenons-nous le temps de leur dire qu'ils sont précieux? De nous dire à nous-mêmes que nous sommes fiers de l'humain que nous sommes? De nous aimer et d'aimer ceux qui font partie de nos vies?

Parce que pour certains, demain n'existera malheureusement pas… Si je pars aujourd'hui, est-ce important ce que j'aurai accumulé? Est-ce que ça compte vraiment ce que j'aurai accompli? J'espère que ce n'est pas ce à quoi on pensera alors qu'on se souviendra de moi.

J'ai le vœu pieux suivant… J'aimerais, si je «partais» aujourd'hui, qu'on se souvienne de moi comme une femme ayant touché les autres, d'une femme qui ÉTAIT. J'aspire si fort à être une femme ayant réussi à faire de ceux autour d'elle de plus beaux humains. D'avoir aidé certains individus à être plus heureux.

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Chaque détail compte dans cette quête à la gentillesse. Il ne suffit parfois que de sourire à une inconnue croisée dans la rue. D'une lettre écrite à une tante qu'on sait seule. De passer serrer avec tendresse un ami alors qu'on le sait triste. De laisser passer une dame pressée devant soi à la caisse de l'épicerie. D'un «Bonne nuit» par texto… Le Diable se cache dans les détails dit-on. Et si au contraire, c'était le bonheur qui s'y cachait?

On ne saura jamais… Mais pour ma part, je sais que je n'ai ni envie de paraitre ni envie d'être admirée ou reconnue. J'ai envie d'ÊTRE… Être heureuse, agréable, drôle, respectueuse, douce, sensuelle, légère, câline, fonceuse, surprenante, mais surtout libre… D'être tout ça à la fois en essayant de laisser un peu de philtre de moi au passage sur les gens dont je croiserai la route. Peut-être aurais-je laissé à un moment ou à un autre une poussière de délice sur toi et qu'à ton tour, tu l'auras déposé sur d'autres?  

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